Claire Devarrieux - Libération
. Claire Devarrieux a aimé « La première pierre »
« Ce livre-là de Pierre Jourde, « La première pierre », m’a particulièrement intéressée, parce que l’écrivain raconte une expérience incroyable qu’il a vécue en 2005. Après avoir publié « Pays perdu », un texte sur un endroit qu’il aimait car c’était le berceau de sa famille, un texte qu’il pensait être un hymne à ce village d’Auvergne et à ses habitants, et bien ce livre lui est revenu comme un boomrang, comme un jet de pierre. L’écrivain évoque le malentendu qu’a provoqué « Pays perdu » et l’accueil qui lui a été fait. Cela s’est terminé au tribunal, dans un procès avec les villageois. Comme si les personnages, ou plutôt les modèles au sens pictural du terme, s’étaient retournés contre l’auteur. Dans « La première pierre » qui paraît donc cet automne, il approfondit les raisons qui l’ont poussé à publier le précédent. Il tente de comprendre ce qui s’est joué, et constate qu’un écrivain n’a pas tous les droits. Il avait cru pouvoir s’approprier le hameau, mais il s’agissait en fait d’une usurpation. Enfin, il redécouvre que ce qu’il avait dépeint dans ce « Pays perdu », n’était pas la réalité d’une région, mais la nostalgie de son enfance et ces deux livres lui ont permis d’aborder un problème de filiation, puisque son père était un enfant illégitime. « |
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