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Les travailleurs de la mineAprès une grande carrière de journaliste, Sorj Chalandon, écrivain reconnu dès ses débuts, signe là un roman puissant. Avec habileté et maîtrise, il enchevêtre drame intime et mémoire collective dans une histoire qu’il greffe sur la catastrophe minière de Liévin-Lens en 1974.
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coup de coeur
Superbe
Sorj Chalandon ne nous déçoit pas. C’est tout simplement magnifique. Encore une fois il nous sort des sentiers battus et nous emmène… Quel style, c’est beau, prenant, plein d’humanité. A lire absolument.
coup de coeur
Coup de coeur.
Entrer dans un roman de Sorj Chalandon est pour moi l’assurance d’être touchée au cœur, tant il a le talent de déployer des histoires passionnantes servies par une écriture magistrale. Ce texte écrit à la première personne nous emporte dans les pensées de Michel et se révèle d’une grande finesse psychologique. Sorj Chalandon décrit la rudesse du métier de mineur, leur fierté à l’exercer, malgré la peur quasi quotidienne de descendre au fond du puits.
coup de coeur
Livre coup de coeur. Livre coup de poing. Livre coup de gueule, cri de rage. Rage que Sorj Chalandon a en lui depuis très longtemps. Il est jeune journaliste à « Libération » lorsque le 27 décembre 1974 éclate la catastrophe minière de Lens-Liévin. 42 mineurs y trouvent injustement la mort. Non ce n’est pas la fatalité, cela aurait pu être évité. Non, ce n’est pas normal pour un mineur de finir ainsi au fond du trou. Non, ces travailleurs et la profession n’ont pas reçu l’hommage et la reconnaissance nationale qu’ils auraient dû avoir. Alors resté tapie au fond de lui, cette colère gronde et pour la première fois l’auteur nous livre un récit qui sort de l’autobiographie. Comment nous parler de ce drame ? En créant le personnage de Michel Flavent, le frère du mineur. Michel et son frère Jojo sont des enfants de paysans et le Nord c’est aussi cela le combat entre la terre du dessus (les paysans) et la terre du dessous (les mines). Leur père espère qu’ils reprendront l’activité agricole mais au village, au bistrot en particulier il y a les « rabatteurs », qui dénigrent la profession liée à la terre et font miroiter que la mine, elle, chauffe les foyers, bitume les routes, apporte la richesse à la nation, les mineurs de la mine sont utiles… et ils enrôlent les jeunes. Le 27/12/1974 cela faisait cinq jours que l’on n’était plus descendu dans la mine, on aurait pu éviter cette tragédie mais au nom de la rentabilité et des économies, on n’avait pas pris les mesures de sécurité de base nécessaires : pas d’arrosage du fond, pas de dégrisoutage, de ventilation correcte, à quoi bon, le filon était en fin d’exploitation… Michel ne se remettra pas de la catastrophe et de la mort de Jojo et de son père. Il vouera à la mine et au mineur une ferveur, une dévotion mais aussi une grande envie de vengeance. Il retournera au pays quarante ans après la catastrophe… Michel à travers la plume de Chalandon nous réservera quelques surprises : trahison, mensonges, besoin de vérité, de vengeance… Un récit captivant, bouleversant. un roman truffé de fausses pistes, de rebondissements. Un personnage trouble celui de Michel qui fait de son drame personnel le procès de la mine. L’écriture de Chalandon est comme toujours percutante. Des phrases courtes allant droit au but, à l’essentiel. C’est bouleversant, touchant. Il cerne comme toujours ses protagonistes avec beaucoup de psychologie. La plume est tout en justesse, magnifique remplie d’une belle humanité. C’est pour moi un incontournable de la rentrée. Un gros coup de coeur. ♥ Les jolies phrases Un mineur aujourd’hui, c’est un mécanicien, a répondu l’aîné. C’est Germinal robotisé, a rigolé son copain en nous ouvrant la porte. Elle se gavait d’hommes la mine. Elle avait faim de nous. Jamais elle ne nous laisserait en repos. Eux fouillaient la terre pour éclairer le pays, chauffer les familles, produire le ciment, le béton, goudronner nos routes. Ne fais jamais d’enfant, Michel. S’il te plaît. C’est trop de souffrances. Blessé, c’est un mot triste pour dire qu’il est vivant. Il a commis un crime pour en payer un autre. Au nom du rendement, nous demandions aux hommes de faire plus que ce qu’ils pouvaient. La prison n’est pas une halte, c’est le bout du chemin. Le mur de briques au fond de l’impasse. L’antichambre du sépulcre. Le chef du siège 19, lui , a été condamné à 10 000 francs d’amende et 1 000 francs de dommages et intérêts, versés à trois syndicats. « 42 morts = 10 000 francs. Une ligne dans un bilan comptable » Je n’ai pas relu les 42 noms. Je les connaissais depuis ma jeunesse, appris par coeur comme les lettres de l’alphabet. Celui de Jojo n’était pas dans la pierre, rejeté par les Houillères et par la mémoire. Mort trop tard pour être des martyrs. Mort trop loin pour être célébré. Mort entre deux draps pas entre deux veines. Mort en malade de la ville, pas en victime du fond. J’ai raconté son enterrement de rien. Trop tard pour les honneurs, trop seul pour l’Histoire. Inconnu au bataillon des braves. Ni sur les plaques de cuivre, ni dans les coeurs de pierre. J’ai raconté sa veuve, crachée par les vivants. Ma jeunesse sans Jojo. La mort de mon père. Sa fin de paysan. Sa lettre . « Venge-nous de la mine. » Retrouvez Nathalie sur son blog
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Le jour d’avant
Ce superbe roman de la rentrée est surtout le livre de la culpabilité et du remords . |
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