La critique invitée
Marie-Laure Delorme (JDD) a aimé
« Les gens dans l’enveloppe » de Isabelle Monnin (J.-C. Lattès)
« Isabelle Monnin est journaliste et romancière. En 2012, elle a commandé, sur le site internet d’un brocanteur, un lot de 250 photographies appartenant à la même famille. Quelques jours plus tard, elle les a reçues dans une enveloppe blanche: les clichés représentaient des scènes de la vie quotidienne d’une famille de Français moyens, des paysages ruraux, et c’est la banalité de ces visages et de ces images qui l’a émue. Elle a alors conçu ce projet des « Gens dans l’enveloppe ». Dans la première partie, elle invente une histoire dans laquelle elle imagine une enfant de huit ans dont la mère est partie. La deuxième partie est une enquête. Malgré le peu d’indices dont elle disposait, elle a retrouvé « les gens dans l’enveloppe ». C’est effectivement une famille de Français moyens, qui vit à Clerval, un petit village du Doubs. Elle les a questionnés… Le livre est complété par un album d’Alex Beaupain, qui a composé des chansons à partir du texte d’Isabelle Monnin.
J’ai adoré ce livre pour quatre raisons :
-parce que la rentrée est dominée par des romans qui plongent dans le passé, et celui-ci raconte la France sans bruit, sans histoire
-à cause de son originalité : il y a un roman, une enquête et un disque
– c’est un jeu de friction entre la réalité et l’imagination. Mais en regardant les photos, Isabelle Monnin avait senti qu’il y avait une histoire d’abandon derrière ces images
-c’est un livre bienveillant. Elle a rencontré cette famille, l’a aimée et l’a respectée. »
Propos recueillis par Pascale Frey
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