critique de "Fendre l'armure", dernier livre de Anna Gavalda - onlalu
   
 
 
 
 

Fendre l'armure
Anna Gavalda

Le Dilettante
février 2017
284 p.  17 €
ebook avec DRM 4,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
coup de coeur

« En plus, j’ai même pas les cheveux longs. »

Des nouvelles d’Anna Gavalda ! Enfin ! Sept, exactement. Dont deux qui m’ont fait pleurer, carrément. Anna Gavalda, c’est celle qui a connu un succès assez démentiel en 1999 avec son premier recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part »), puis la consécration avec le roman « Ensemble, c’est tout » en 2004 (il y avait eu aussi « Je l’aimais » en 2002. Plus une jolie carrière en littérature Jeunesse. Mais un grand succès, surtout populaire, devient très vite suspect, et il n’a pas manqué de zélateurs de la « L »ittérature pour dénoncer tout le mal qu’ils en pensaient. Nunuche, mièvre, facile, j’en passe, elle a tout entendu, Anna Gavalda. Alors elle a changé de braquet, s’enfonçant dans une oralité qui sonnait désagréablement, elle a perdu quelques lecteurs, on n’en a plus trop entendu parler (elle a pourtant, entre autres, signé un traduction géniale du formidable « Stoner » de John Edward Williams). Ou du moins, moi je l’ai un peu perdue de vue. Et puis ce recueil, aujourd’hui. Ces nouvelles où un routier enterre son chien, où deux femmes échangent le temps d’une nuit sur la vérité la plus étincelante de leur condition humaine, où un chef d’entreprise rend hommage à son voisin par le prisme de leur appréciation commune des… chaussures, où un expert en assurances se montre le plus génial des pères (ma préférée, et de loin), entre autres. Dans son texte de présentation, fidèle à elle-même, elle assure avoir simplement suivi ses personnages qui se sont imposés et ont vécu leur vie dans sa tête, se « contentant » de mettre sa plume à leur service. Malicieuse (ou revancharde, un peu, peut-être), elle débute par une nouvelle reprenant dès les premières phrases ce style oral qui lui a valu tant de défections, situation qu’elle retourne évidemment. J’ai été extrêmement touchée par l’ensemble de ces textes qui ont le don de mobiliser l’empathie comme rarement. Il y a, me semble-t-il, une volonté de simplicité qui vient farfouiller dans nos défenses et on se retrouve désarmé. Ca fait mal, et donc ça fait du bien. Vraiment du bien. Ca sort mardi (le 17 mai) et il faut se jeter dessus.

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