Paul Auster n’avait pas vraiment habitué ses lecteurs à des romans aussi volumineux.1030 pages, il fallait le faire ! Mais surtout, il fallait le lire !!
Qu’avait –il tant donc à nous dire qui occupe autant de pages dans un livre qui devait être bien lourd à l’usage ? (J’ai préféré la légèreté de ma tablette numérique…)
La réponse est en réalité un peu complexe, ou du moins, un peu ambiguë. La trame de ce roman est à la fois simple tenant en peu de chose, et pourtant riche tentaculaire.
4321, est en fait 4 romans en un seul.
Archibald Ferguson nait en 1947 dans le New Jersey, dans une famille juive originaire d’Europe de l’est.
A partir de là, Paul Auster va imaginer 4 destins pour Ferguson dont les seuls points communs seront ses parents, sa génétique, et puis, choses très importantes, non négociables si j’ose dire : le sport, l’écriture, la littérature, les femmes…
Il tente de répondre de 4 manières différentes à une question récurrente de chacun d’entre nous : et si cela n’était pas arrivé, aurais-je pris le même chemin de vie ?
Ainsi il y aura 4 Ferguson, qui selon que son père meurt, ses parents divorcent, ou à contrario restent uni ; qui selon les revers ou non de fortune…
Tout au long de ce long roman, Paul Auster fait défiler 20 ans d’histoire américaine, et pas des moindres, nous immerge au cœur des années Vietnam, la lutte pour les droits civiques….
Paul Auster, francophile et francophone ponctue son roman de nombreux clins d’œil, allusions et hommages à la France dont il connait si bien notre littérature, et notre langue.
Un roman d’une telle ampleur ne peut éviter les longueurs ; et il y en a eu ; mais sans que cela n’entache mon élan ni mon envie de mener cette lecture à son terme.
Il y a d’abord la traduction impeccable de Gérard Meudal. De plus, Paul Auster a su grâce à une construction originale, et un parfait équilibre entre les différents Ferguson et ses étapes de vie, ne pas alourdir son propos, et maintenir un dynamisme, et notamment dans les longueurs ressenties (mon propos est personnel, et bien entendu n’engage que moi).
Je ne sors pas essorée de cette lecture, mais au contraire admirative du souffle qu’il émane de ce roman. Du grand Paul Auster, assurément !