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coup de coeur
Le dimanche des mères de Graham Swift est le coup de coeur de la librairie Lune et l’autre à Clermont Ferrand dans La force du destinVous aimez la campagne anglaise, ses demeures, les histoires d’amour impossible entre maîtres et serviteurs ? Ce roman est non seulement pour vous, mais après sa lecture, vous aurez envie de lire tout ce qu’a écrit Graham Swift, trop méconnu en France, bien qu’il appartienne à la génération talentueuse des Ian McEwan, Martin Amis ou Julian Barnes. Maîtres et serviteurs L’intrigue se déroule le dimanche 30 mars 1924, une seule journée qui a déterminé la vie de Jane Fairchild, servante chez un couple aristocratique du Berkshire. Depuis sept ans, Jane entretient une relation amoureuse secrète avec Paul Sheringham, le fils d’une riche famille voisine, sur le point d’épouser une héritière de sa condition. Pour l’heure, en ce jour de congé où la tradition veut que les domestiques aillent visiter leur mère, les amants ont prévu de se retrouver une dernière fois dans la maison vide des Sheringham, quelques heures avant que Paul ne rejoigne sa fiancée. Jane savoure ce moment privilégié mais unique dans un mélange de bonheur transgressif et de mélancolie, auxquels se greffent ses observations sur un monde en déclin, dont les rapports de classes ont changé après que la Grande Guerre a décimé les familles encore en deuil de leurs fils. L’art et la vie Jane possède un don particulier pour les histoires, elle croit au pouvoir des mots et à celui de l’imagination qui transforme la vie. Dans un mouvement brillant d’étirement et de concentration du temps, Graham Swift déroule l’existence de son héroïne avec une écriture impressionniste lumineuse, qui révèle dans autant de scènes picturales des nus sensuels, des natures mortes, des intérieurs et des paysages : un tableau tout en clair-obscur, avec au centre une jeune femme au secret. Tout ce que l’on dira, c’est que de cette fausse romance, l’héroïne va tirer toute la force de devenir soi. D’une finesse rare, d’une intensité et d’une sensibilité à fleur de peau, ce roman est bien un « véritable joyau » (selon le mot du « Gardian »).
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