Olivia de Lamberterie
La critique invitée « Dans cette rentrée plutôt grave, il y a trois livres anglais divertissants, qui soulèvent des problématiques pourtant très sérieuses: ceux de Ian McEwan, Hanif Kureishi et Jonathan Coe. Avec « Expo 58 », un roman drôle, enlevé et extrêmement bien écrit, Coe retrouve sa verve de « Testament à l’anglaise » ou de « Bienvenue au club ». On ne peut pas le lâcher. Le pitch: un jeune homme d’une trentaine d’années que l’on devine très beau car on le surnomme soit Gary, en hommage à Gary Cooper, soit Dirk pour sa ressemblance avec Dirk Bogarde, travaille au ministère de l’information. Marié à une femme tout aussi discrète que lui, il est envoyé à Bruxelles, pour participer à la grande exposition de 1958. Là-bas, il devra superviser la reconstitution d’un pub anglais. Pour la première fois de sa vie, il se sent vivant, il a l’impression d’être quelqu’un d’important. Il est attiré par une jeune hôtesse belge sublime. En filigrane, il y a deux Dupont qui le suivent partout de peur qu’il ne cède à la propagande soviétique. Je recommande particulièrement la scène où, devant tous les participants, un architecte se lance dans une tirade sur les toilettes, pour prouver que les Anglais sont très forts dans ce domaine. C’est à hurler de rire. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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