LE COW BOY QUI AIME LES FEMMES !
Craig Johnson est notre cow boy préféré. Quand il dégaine son colt, c’est dans son bureau, devant son ordinateur ! Il met en scène un héros récurrent, Walt Longmire, shérif fort sympathique et pas trop macho. Le romancier nous raconte comment, du fin fond de son ranch du Wyoming, il en est venu à écrire plutôt qu’à faire du rodéo.
Avez-vous toujours eu envie d’écrire ?
Oui, mais avant, il fallait que je voie du pays pour avoir quelque chose à raconter. Je suis né dans l’ouest de la Virginie. J’étais fasciné par Jack Kerouac, Steinbeck, et avec mon pick up, j’ai voyagé à travers les Etats-Unis. C’est dans notre tradition. J’ai fait plein de petits boulots. J’ai été policier à New York, ramasseur de fraises dans l’Oregon, cow boy dans le Montana. Tout cela était alimentaire et je gardais toujours, en arrière-pensée, le rêve d’écrire un jour.
Comment avez-vous eu l’idée de votre premier roman ?
Dans ma famille, tout le monde racontait des histoires, tout le temps. Cela a bercé toute mon enfance. Ma femme, ses deux filles nées d’un précédent mariage et moi vivions dans un ranch que l’on retapait. C’était il y a dix-huit ans. Pour mon premier roman, Little Bird, j’avais envie d’écrire sur la justice, la nature… J’ai terminé les deux premiers chapitres… qui étaient vraiment très mauvais. L’un des problèmes était que je ne savais pas grand chose du métier de shériff, celui de mon héros. Et je ne voulais pas un super héros à la John Wayne.
Comment vous en êtes-vous sorti alors ?
Je me suis présenté au shériff de Buffalo. Il était comme on l’imagine, vautré sur sa chaise, ses boots sur le bureau. Je lui ai expliqué ce que j’étais en train de faire, et il a accepté de m’aider. Je l’ai suivi partout. Et après, tout est allé très vite, boum boum boum…
C’est devenu une série, dont le cinquième volume vient de paraître en français.
Je dois reconnaître que je me suis attaché à Walt, mon héros. Il est de bonne compagnie. Et de toute manière, comme le livre est écrit à la première personne, il vaut mieux que je m’entende avec lui ! L’avantage est que l’on peut voir le monde à travers ses yeux, avoir les mêmees informations que lui.
Les femmes sont très importantes dans vos livres.
Dans celui-ci, même le cheval est une femme! Oui, je pense que les relations avec les femmes définissent Walt. Elles le gardent en vie. Et quand mon histoire connaît une baisse de régime par exemple, je la fais entrer Vic (très inspirée de mon épouse) dans une pièce et c’est reparti !
Où trouvez-vous vos idées ?
Comme beaucoup d’écrivains, dans les journaux. Pour « Dark Horse », j’avais lu un article sur un type que tout le monde haïssait et qui avait été retrouvé mort. De nombreuses personnes avaient une raison de le tuer mais c’est sa femme finalement qui fut accusée.
Même si vos romans sont très américains, ils sont lus à l’étranger. Dans combien de langues sont-ils traduits ?
Une douzaine, du tchèque au chinois en passant par l’espagnol. Mais c’est en France que cela marche le mieux !