Pour le soir de Noël, Zélie a un plan : elle veut être certaine que ce ne sont pas ses parents qui mettent les cadeaux sous le sapin, et ainsi prouver à tous l’existence du Père Noël. En pleine nuit, pieds nus, elle descend bravement les escaliers et les voit, ces innombrables cadeaux au pied de l’arbre de Noël. Déçue, elle constate ainsi que celui qu’elle guettait est déjà passé, qu’il a déjà tout distribué. Mais un étrange visiteur pénètre à ce moment là dans la maison : Zélie reconnaît bien le Père Noël, avec sa barbe blanche et habillé de son long manteau rouge. Rapidement, et sans apercevoir la petite fille, le bonhomme ramasse les cadeaux qu’il met dans des sacs, déguste à la hâte un reste de bûche, et s’enfuit. Zélie a tout compris : le père Noël est venu reprendre les cadeaux, mais il va les rendre, c’est sûr… Cependant, le matin, les adultes ne sont pas de cet avis : ils crient au cambriolage, tandis que les autres enfants, les cousins de la petite fille, pleurent de dépit. Et personne ne semble croire la version de Zélie…  Tendre et touchante : voici les deux adjectifs qui qualifient cette histoire musicale, mêlant harmonieusement récit et chansons. Les mots de Kéthévane Davrichewy, délicatement mis en voix par Alice Butaud, subliment ce conte moderne, en louant l’innocence et la naïveté enfantine.  Elle ravira tous ceux qui croient –ou pas-, au père Noël, et surtout les adultes qui ont décidé de ne pas oublier leur âme d’enfant…

Meg est une petite fille qui tourne sans cesse, et c’est à force de la voir tourner que sa maman, qui travaille justement à l’opéra, l’inscrit au cours de danse. Émerveillée, le petit rat découvre les coulisses. Progressivement, la petite fille s’aventure là où elle n’a pas le droit d’aller, et dans les recoins sombres du magnifique bâtiment, écoute les histoires dans les loges ou les couloirs. Une, surtout, retient son attention : Raoul, l’amoureux de Christine, est jaloux du fantôme de l’opéra, l’ange gardien de la cantatrice. La jeune curieuse finit par rencontrer le revenant, habillé d’une cape et d’un masque, et découvre son secret : il est inconsolable, car il aime la belle cantatrice, qui va se marier avec Raoul. Fou de tristesse, il enlève la diva et fait prisonnier son fiancé. Meg se lance alors à leur poursuite, en empruntant le chemin de « l’envers du monde »... Tout en restant fidèle à l’œuvre de Gaston Leroux, ce livre CD réenchante l’histoire originelle et l’adapte aux plus jeunes. On n’a pas peur, bien au contraire : sur fond d’histoire d’amour, on découvre un univers envoûtant, magique et poétique, qui fait rêver. Les chansons font valser l’esprit du jeune lecteur, lui font tourner la tête, l’entraînant irrémédiablement dans la magie de la danse.

C’est l’histoire de Babar, un adorable petit éléphant, élevé par sa maman dans la forêt… Beaucoup d’entre nous connaissent ce récit, lu et relu pendant l’enfance. La nouveauté de ce grand classique, c’est la mise en voix par François Morel, d’une extrême sensibilité. L’histoire n’a pas changé : après la mort de sa maman, tuée par un chasseur, Babar est recueilli en ville par une adorable vieille dame. Très vite, il s’habitue à sa nouvelle vie : il s’achète un costume et un chapeau melon, se fait tirer le portrait, fait de la gym, apprend ses leçons et évolue dans le grand monde. Mais il n’est pas tout à fait heureux : il est nostalgique de son ancienne vie, et pleure sa jeunesse perdue. Arrivent alors en ville, soudainement, ses deux cousins, Arthur et Céleste. À bord de son automobile, habillé comme un prince, Babar repart avec eux, direction la forêt de son enfance. C’est là qu’on le couronne et qu’il se marie avec Céleste, sa bien-aimée : tout est bien qui finit bien, dans ce conte intemporel, que l’on relit avec plaisir. Le grand format et la musique de Francis Poulenc (des intermèdes de musique classique) rendent ainsi un vibrant hommage au texte originel de 1931, qui n’a pas pris une seule ride.

Avouez-le : vous vous êtes souvent imaginé, dans des moments clés de votre vie, que là-maintenant-tout-de-suite, les gens autour de vous se levaient et se mettaient à danser et chanter… Comme dans les comédies musicales, où subitement, au milieu d’une phrase, les comédiens entonnent soudain les paroles d’une chanson. Si vous aimez la fantaisie, le rire et la musique, ce livre est fait pour vous : après « Will & Will » de John Green, David Levithan reprend les mêmes personnages et recommence… à une mesure près. En effet, à la fin du roman, Tony Cooper, l’adolescent gay, monte un spectacle en musique dans son lycée. Ainsi, « Dans tes bras » raconte en paroles et en chansons, la vie assumée du héros, véritable script d’une comédie musicale autobiographique d’un personnage attachant et décomplexé. Décalé, humoristique, ce roman « chanté » en deux actes, qui ressemble à une pièce de théâtre, reste au plus près du quotidien des adolescents : il aborde l’homosexualité, la tolérance et l’amour, dans un style délirant. Rempli d’anecdotes culturelles, ce roman raconte surtout l’évolution de Tiny, son intégration au sein de la société, et célèbre le fait qu’il s’assume enfin pleinement.