l a c r i t i q u e i n v i t é e Christine Ferniot (Télérama) a choisi «L’Écho du temps» de Kevin Powers, Traduit de l’américain par Carole d’Yvoire, chez Delcourt La plantation Beauvais, en Virginie, est la principale héroïne de L’écho du temps, second roman de Kevin Powers après Yellow Birds. Autour de cette grande propriété sudiste, de sa construction à sa destruction par le feu, se bousculent les destins des esclaves et de leurs maitres, des hommes libres et des épouses entravées. Dans ce livre traversé par l’histoire de l’esclavage, entre la guerre de Sécession et le début du vingtième siècle, le jeune écrivain place des personnages emblématiques de ce pays en flammes mais leur donne de la chair. Il y a Rawls et Nurse qui, en dépit de leur instinct de survie, ne parviendront jamais à se libérer. Il y a Emily qui veut sauver sa peau en disparaissant une nuit. Et Georges, en quête de ses origines depuis qu’on l’a trouvé à la porte d’une maison, avec une lettre épinglée sur la poitrine disant « Prenez soin de moi, je vous appartiens maintenant ». Mais c’est Levallois, le maitre absolu, complexe et tyrannique, qui tient les rênes de cette épopée et traverse le roman telle une ombre maléfique. Kevin Powers décrit un siècle vertigineux, ne se perd jamais dans le « grand récit » de l’Amérique, à la fois intimiste et explorateur. Son premier roman accompagnait de jeunes militaires pendant la guerre en Irak, l’horreur des combats et la douleur du retour. L’écho du temps évoque différemment une nation déchirée par son passé mais on y reconnaît la même précision du détail soutenue par une écriture poétique et intimiste. Retrouvez l’avis d’autres critiques invités ici. |
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