Les internautes l'ont lu
livre passionnant
« Quand il parvint au sommet de la petite falaise, il découvrit qu’il était seul. La chaloupe n’était plus tirée sur la plage, ne nageait pas sur les eaux turquoise. La goélette n’était plus au mouillage à l’entrée de la baie, aucune voile n’apparaissait même à l’horizon. Il ferma les yeux, secoua la tête. Rien n’y fit. Ils étaient partis. » Octave de Vallombrun écrit à son mentor tout ce qui concerne la réacclimatation du matelot ainsi que les idées qui en découlent. Par la même occasion, nous remet en mémoire les connaissances de l’époque qui peuvent nous paraître presque indécentes (mais les mentalités ont-elle beaucoup changé ?). François Garde raconte, comme en voix off, l’adaptation obligée de Narcisse Pelletier. Le livre ira jusqu’au point d’orgue que seront la mort de Vallombrun, la disparition du matelot de France, après une dispute avec Vallombrun et son adoption pleine et entière par la tribu. Au début le « sauvage blanc » n’était qu’un sujet d’étude pour ce jeune nobliau ayant soif de découvertes. Leurs relations vont évoluer au fur et à mesure de l’acclimatation de Narcisse. Pourtant, Narcisse garde toujours sa part de mystère et se refuse à parler. Pour lui « parler c’est mourir ». Après être déclaré mort par son armateur, je ne pense pas qu’il ait envie de mourir une seconde fois en rendant publique sa vie sur l’île Ce livre, écrit dans un français très agréable ne raconte pas seulement les péripéties des deux personnages. Il nous interroge sur la réacclimatation du matelot, sa réappropriation du français et de nos différentes cultures. Avec les « sauvages », Narcisse a appris une philosophie de la vie, de la survie, de l’entraide, le désintéressement, le geste gratuit… qui sont totalement inadaptés avec sa nouvelle vie. J’ai tourné longtemps autour de ce livre, mais ce fut une lecture passionnante. La société dans laquelle nous vivons nous modèle. Changer d’identité comme a dû le faire Narcisse Pelletier rend son retour dans son ancien monde quasi impossible. Retrouvez Zazy Mut sur son blog |
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