Nancy Nolan naît au début du 20ème siècle dans une famille pauvre vivant à Brooklyn. Bébé chétif, petite fille malingre, son entourage est persuadé qu’elle ne vivra pas très longtemps. D’ailleurs, sa mère lui préfère son jeune frère, Neeley, qui lui est plein de vie. Mais Nancy a une force intérieure qui la pousse à vivre et une passion : la lecture.
La famille n’a que très peu de ressources, le père n’ayant pas de travail stable et souffrant d’alcoolisme. La mère fait tout ce qu’elle peut pour nourrir et vêtir correctement ses enfants. Nous suivons tout au long des pages la vie de cette famille, son combat pour rester toujours digne et la volonté de Nancy à recevoir une éducation correcte, son amour passionné de la lecture ainsi que sa soif de vivre intensément.
« Mon Dieu, faites que je sois quelque chose, à chaque instant de chacune des heures de ma vie. Faites que je sois gaie, faites que je sois triste, que j’aie froid ou chaud, que j’aie faim ou trop à manger, que je sois en haillons ou mise avec élégance… mais faites que je sois quelque chose à chaque instant. Et quand je dors, faites que je ne cesse de rêver, afin que le moindre petit morceau de mon existence ne soit perdu. »
J’ai adoré ce roman publié pour la première fois en 1946 et qui vient seulement d’être réédité en France. Elia Kazan en a d’ailleurs tiré un film. Je n’ai pu d’ailleurs m’empêcher à « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Lee Harper. C’est très proche, le problème racial en moins.
C’est une très belle histoire, largement autobiographique, dont les 708 pages se dégustent avec bonheur.