Un cliquetis de bracelets afghans et de bijoux berbères, un entrelacement de foulards et un rire généreux… Elle qui détestait être « à la mode » l’incarnait avec tellement de charme et d’élégance: Loulou de la Falaise. Un patronyme romanesque. Une lignée de femmes d’exception. Sa grand-mère, lady Birley, qui avait épousé le portraitiste officiel de la cour d’Angleterre, nourrissait ses rosiers avec du bouillon de homard et portait des tenues aux couleurs inimaginables. Sa mère, Maxime de la Falaise, fut le mannequin vedette d’Elsa Schiaparelli et l’amie du New-York underground (Andy Warhol, Robert Mapplethorpe…) De ces deux femmes affranchies et excentriques, Loulou hérite un esprit libre et hyper créatif. Sa personnalité rock’n’roll séduira Saint-Laurent, qui, dès les années 70, en fait une muse, une égérie. En charge de Rive Gauche, la ligne de prêt à porter, et des accessoires pour la haute couture, elle sera aussi son moteur quand il s’enfoncera dans les abîmes, n’hésitant pas à le secouer. A ses côtés, Yves osait tout. La sublime monographie « Loulou de la Falaise » met en scène sa vie tourbillonnante à travers des dizaines de photos de mode, parfois inédites, et de nombreux documents privés. Emportée par un cancer, Loulou nous a quittés en novembre 2011. Sa personnalité unique, exubérante et si attachante, la planète mode ne l’oubliera jamais.