Imaginez la scène: dehors, les feuilles commencent à tomber; à l'intérieur, un thé fumant est servi tout près de la cheminée où crépite un bon feu. Nedra, une femme gaie et élégante, s'affaire dans la cuisine. Elle y mitonne un dîner sophistiqué en robe du soir, alors que Viri invente des histoires pour leurs deux fillettes tout en sirotant un cocktail.
Trop jeunes, trop beaux?. Comme le titre l'indique, c'est l'image d'un bonheur parfait, une photo du rêve américain. Pourtant le ver se trouve déjà dans le fruit. Pour pimenter cette existence trop tranquille, Viri prend une maîtresse, Nedra un amant. Un butinage dangereux dont ils ne ressortiront pas indemnes...
James Salter déteste le pathos, les grandes envolées lyriques. Pas besoin de tournures sophistiquées, de mots rares pour exprimer la lente déliquescence de cette famille, l'inéluctable glissade vers la vieillesse qui réduit à néant les espoirs entretenus des années plus tôt.