Comment signer pour plusieurs longues heures d’absence pour cause de lecture ? En retrouvant le savoureux Nikolaï Hoffner. Cette deuxième enquête a le charme des films noir et blanc d’avant l’avènement du cinéma parlant. Et ce n’est pas surprenant puisqu’Hoffner est conduit à investiguer dans les studios de cinéma de Berlin en 1927 après le meurtre d’un gros producteur. Au cours de son enquête, sa route croisera celle de Fritz Lang. Leurs échanges sur ce qu’est créer un film, les progrès apportés à la réalisation, ce que vont apporter les nouveaux procédés de sonorisation vont régaler les fans du septième art ! Alexander, dit Sascha, l’un des fils de Nikolaï, est l’un des protagonistes de cette histoire à l’ambiance particulièrement réussie.
La trame politique est aussi importante que dans Rosa (le premier épisode de cette trilogie). On y retrouve la montée du national socialisme et la multiplication des exactions envers les juifs, Hoffner y étant particulièrement sensible. Un peu à cause de ses origines juives ; beaucoup à cause de sa grande tendresse envers des berlinois qu’il aimerait voir moins désunis.
Cette plongée romanesque rappellera aux plus cinéphiles l’âge d’or du cinéma. Berlin montre également un nouveau visage, plus interlope, et l’un des parrains de la mafia sert de guide à son vieil ami Hoffner. Cet Homme intérieur offre aussi l’opportunité de voir à l’œuvre Nikolaï dans son rôle de père, confronté à deux fils aux personnalités bien différentes et devant lesquels il a du mal à s’affirmer. Et qui préfigure le dernier épisode des aventures du commissaire.