Les internautes l'ont lu
Loufoque, mais pas que…
Quel est cet hurluberlu qui, d’office, place son livre comme LE best-seller de la rentrée ? Non mais quelle outrecuidance !! Dès les premiers chapitres ça part sur les chapeaux de roue, ça va à 100 à l’heure. J’ai donc attaché ma ceinture dare dare avant de continuer. C’est que, sous ses airs intellos, il mordait presque le toutou de la couverture ! Chaque début de chapitre est ponctué par une voix écriture off. Ainsi débute le premier : « Génie méconnu de tous, y compris de lui-même, auteur de plusieurs chefs-d’œuvre qui n’ont pas encore été écrit, M. Larizza vous propose ici son nouvel opus, une sorte de satire des mœurs littéraires à la française. » Nous voici avertis, jamais mieux servi que par sa voix off. Môssieur a des lettres, professeur de littérature comparée oblige ; Le livre est émaillé de citations fortes intéressantes. Môssieur fait l’amour sauvagement (bien entendu). Môssieur donne dans le tailleur pour homme. La version 2014 est centrée sur les formes ou l’absence de formes du sieur Houellebecq, particulièrement gâté dans cet opus. Comme il faut bien manger, payer son électricité… Sieur Larizza, sur les conseils éclairés de son libraire, décidé « d’écrire bio ». Ici, il convient d’entendre biographie. Dieu étant difficile à interviewer, il se lance, sur commande, dans celle de Jean-Eudes Plateau, inventeur de génie. Comment ça, vous ne connaissez par Monsieur Plateau ? Pourtant vous utilisez souvent sa création. Cherchez bien, vous trouverez et, si vous donnez votre langue au chat (angora de préférence) passez au chapitre « le petit marchand de prose » à partir de la page 56. Grâce à cette bio très documentée, vous ferez fureur (sans moustache) dans les dîners et cocktails. Vous souhaitez vous lancer dans l’écriture d’un livre, surtout sa publication ? « L’édition sentimentale » est pour vous. Vous saurez que le requin n’est jamais mort. L’éditeur, enfin celui- de Monsieur Larizza, en a sous la botte. Le moment d’anthologie de ce bouquin: les liseuses électroniques. « Kindle et Kobo dans un bateau » Alors là, heureusement que je lis sur papier, car j’en aurai fait tomber la tablette (et donc cassé) tant je riais. Monsieur l’écrivain, que vous avez raison en parlant des « vraies pages » ! « Je les palpe et je les sens et je les pelote comme un mec en rut privé d’amour charnel pendant une décennie. ». Avez-vous remarqué que les deux engins commencent par la même lettre : K. Comme Katastrophe ? L’entretien avec Bernard Pinot-Noir (cépage bourguignon) est bien enlevé. Je ne parlerai pas, mais un peu quand même, de l’instant fort connu, où Bukowski fin soûl a dû quitter le plateau (retour sur Jean-Eudes) de Bernard Pi(v)not-Noir. Monsieur Olivier Larizza, vos chutes (reins ou Niagara, rayez la mention inutile) closent le sujet d’une façon ferme et définitivement étonnante. Grace à ce livre, j’ai fait le tour du monde de l’édition en 10 chapitres plus hilarants les uns que les autres. Les bons mots se succèdent. L’écriture au vitriol (quelque fois) est réjouissante. La galerie de portraits fort bien troussée pour ce qui me concerne. J’y ai trouvé une bonne définition de la maladie d’Alzheimer pour bobo mâle apeuré : « Assurément, Aristide, tu n’aurais pas envie de partir en croisière avec une méchante mamie qui ne se rase jamais les guiboles et ne change de bas qu’une fois par trimestre, n’est-ce pas ? Dis-toi que c’est à ça que ressemble Alzheimer. Alors prends consciencieusement tes omégas 3. » Vous comprenez que j’ai apprécié ce livre loufoque -mais pas que-, ironique, des fois mordant –peut-être pas assez-. Les jeux de mots, même éculés, ont toujours un effet euphorisant sur moi. Oui, bien sûr, j’aurais aimé un peu plus de, un peu moins de, mais… bon… bref… la critique est facile, surtout quand on cherche la petite bête. Et comme « tout à une fin, sauf le saucisson qui en a deux », vous pourrez dire à votre voix off que j’ai apprécié ma lecture. Encore un petit mot Monsieur Larizza, être publié aux éditions Andersen, c’est un vrai conte de fées (je ne pouvais pas la louper celle-là). Retrouvez Zazy Mut sur son blog |
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