Commençons par ce qui pèche… L’écriture de B. Minier est très dense. Son roman est rempli de descriptions des montagnes, du paysage pyrénéens et de cet univers de glace dans lequel il nous plonge. Certes, on est dans l’ambiance dès le départ mais je trouve que cette profusion d’informations plombe l’intrigue principale…
De plus, il emploie un langage assez soutenu ainsi que des termes propres à la psychiatrie et très professionnels.
Cependant, cela ne m’a pas empêché de le dévorer en quelques jours !
Les personnages, eux, sont travaillés et assez soignés.
Servaz est le flic type, qui fonctionne toujours, c’est à dire un homme blessé par le passé, passionné voire même bouffé par son métier. C’est assez classique mais pour moi, c’est une source sûre. À côté de ça, sa vie personnelle n’est pas spécialement mise en avant : on découvre sa fille, pour qui il s’inquiète de la voir grandir mais son passé reste flou.
Les autres protagonistes ne restent, du coup, pas en retrait comme ça peut être parfois le cas. Les coéquipiers de Servaz permettent à l’enquête d’avancer et les différents suspects ont tous un petit secret qui nous intrigue.
Diana, la psychologue, qui est considérée comme le deuxième personnage principal dans le résumé n’est finalement pas très présente. Elle est très importante, notamment pour le dénouement, mais son évolution n’est pas exploitée comme celle de Servaz.
L’intrigue est très intéressante : le mystère du cheval nous entraîne tout le long du roman. L’enquête prend de nombreux tournants et nous donne de nombreux suspects, mais le final est surprenant et m’a convaincue.
J’ai été un peu décontenancée par une certaine révélation dans les dernières pages, relative à la vie des personnages, que j’ai trouvé inutile sur le moment et peu cohérente par rapport au roman entier. Je pense tout de même que ce détail aura une importance pour la suite des aventures de Servaz mais il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe…
En bref, ce premier roman de l’auteur est très prometteur. On découvre un enquêteur principal classique mais intéressant dans un univers oppressant qui amène un suspense insoutenable. Dommage qu’il ait été légèrement gâché par des passages un peu trop techniques et/ou descriptifs, certes bien écrits mais parfois répétitifs et plombants.