C’est au cours d’une promenade parisienne, lors de ses longues journées d’école buissonnière, que le jeune Denis Diderot, qui n’a alors que dix-sept ans, fait la découverte des capucines, petites fleurs aux couleurs vives et chaudes qui viennent du Pérou. Et c’est de la rencontre avec un jardinier et de sa fille, Louison, à laquelle il avait promis d’apprendre à lire, que naît l’interrogation du jeune homme. Jour après jour, l’idée mûrit en lui. Après sa « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient », qui lui vaut un séjour en prison, il prend en main son rêve : celui d’écrire un livre où tout y sera, où l’on pourra tout apprendre, et surtout, destiné à tous. Ce livre immense et universel, c’est « l’Encyclopédie », monstre d’érudition pour lequel Diderot engage une lutte acharnée.
Très jeune, Diderot lutte déjà contre les interdits et les tabous de son époque, avec, en lui, cet intense espoir : celui de combattre l’ignorance. Sa question fétiche, « Pour qui ? », succédant à « Pourquoi ? », est plus qu’un moteur ; elle est sa raison de vivre. Emprisonné pour ses idées, ce grand homme des Lumières est ici expliqué aux adolescents par Raphaël Jerusalmy, qui retrace la vie du personnage et le révèle à travers ses pensées. Il nous décrit un esprit insatiable et acharné, mais aussi, et surtout, un homme au grand cœur, qui goûtait sans relâche la joie de l’existence et les plaisirs du quotidien. Il nous amène à réfléchir sur cette figure incontournable de l’histoire littéraire française, qui a toujours préféré la connaissance à l’obscurantisme. Et inconsciemment, plus de deux siècles après lui, on fait encore et toujours le même rêve : celui d’un monde meilleur.