Gabriel débarque, dans une gare bretonne venant on ne sait d’où. Pourquoi, on ne sait pas. Le tourisme ne semble pas l’intéresser. Les gens si. Mais qui est Gabriel ? Tout semble couler sur lui, on le sent étranger à sa propre vie. Il s’enroule dans son anonymat comme dans une couverture pour se protéger des autres. De leur curiosité ? De leur sollicitude ? Pourtant, José, Madeleine, Rita et son mec, Marco sont attirés par lui. Gabriel parle très peu, ce sont ses mains lorsqu’il cuisine qui parlent pour lui. Plutôt qu’un long discours, il préfère cuisiner pour ses nouveaux « amis ». De temps à autres des fulgurances de son passé refont surface. Petit à petit, nous en apprenons plus sur sa vie. Sont-ce les enfants de José, est-ce la belle réceptionniste de l’hôtel ? Comme une impression qu’il est en train d’accoucher dans la douleur de son passé qui le ronge et que, peut-être, il pourrait renouer avec la vie, mais c’est sans compter avec Pascal Garnier.
Pascal Garnier tisse des vies d’hommes et de femmes un peu ou beaucoup paumés. Son récit n’a pas de fulgurances et pourtant je n’ai pu lâcher le livre.
Le panda ? Il est la peluche témoin. Pourtant, tel le vrai panda, sans bruit, Pascal Garnier me promène à travers ses personnages à la vie banalement triste, grise, vide, avec parfois des fous rires, jusqu’à une chute qui m’a laissée sur le carreau.
Un livre au ton aigre-doux. J’ai aimé ses mots qui dessinent les personnages, les lieux « le lit est aussi mou que le plafond est dur » « on dirait des noyés, il pleut même pas » « sa main pèse un bifteck de 300 grammes ».
Conquise par la théorie du panda, j’irai piocher du côté de l’humanité noire et aigre-douce de cet auteur trop tôt disparu.