Des nouvelles superbement écrites dans un français classique que j’aime tant. Toutes ont un lien avec le paranormal et pour personnage récurent Paul Gould.
Gould connait les affres de la première phrase parfaite, celle qui donne envie de continuer. Qu’à cela ne tienne, il commence par la deuxième phrase ! Le problème se renouvela lorsqu’il écrit son dernier livre. Le problème de la dernière phrase apparait. Pour contourner le problème, il désécrit ses romans ! Ainsi, après avoir tricoté ses livres, il les détricote.
Le même Gould, tout en étant un autre, ne veux qu’écrire qu’un seul livre et trame une histoire où il a tout calculé pour ce faire, mais…
Je fus impressionnée par « Le knudisme, une imposture » qui résonne douloureusement à mes oreilles. Gould, encore et toujours, a connu l’opprobre, la déchéance, la prison même parce qu’il a osé écrire un livre démontant la machine knudesque. Il le paiera de sa vie. Cela ne vous rappelle rien ?
Pour en revenir à plus léger, Gould rencontre un arrosoir où la paroi que l’on ne voit pas n’existe pas. Un vrai problème existentiel. Au fait, si vous êtes cycliste, prenez garde à votre bicyclette qui pourrait… Quant à la mensongerie, je n’ai aucune inquiétude sur l’essor et la pérennité de cette entreprise !
Un joli hommage à Marcel Aymé avec « dans mon mur ». Gould, passant d’une histoire à l’autre, ne serait-il pas aussi un hommage à cet auteur ?
Bernard Quiriny nous offre des nouvelles oscillant entre la loufoquerie, le sérieux, voire le tragique, le surnaturel, le cynisme… Tout ceci servi par une écriture travaillée, délicate, subtile. Je me suis régalée de ses mots.
Je pensais à un écrivain d’âge mûr, mais en cherchant la bio de Bernard Quiriny, j’ai eu la grande surprise de découvrir un jeune homme.