Le corps d’une inconnue est retrouvé dans un chantier du 15e arrondissement de Paris. Chevilles et poignets ligaturés, gorge tranchée, langue sectionnée, bras ébouillanté, la femme a été torturée puis, paradoxalement, soignée.
L’enquête échoit à un groupe de la Criminelle que dirige le commandant Bastien Carat. Carat est dans une passe difficile puisqu’il vient de se séparer de son bras droit et ami et a recomposé rapidement son équipe. Ce sont donc de nouveaux enquêteurs parmi lesquels la jeune Franka Kehlmann, fraîchement arrivée de la Brigade Financière, qui doivent résoudre cet assassinat sadique aux relents troubles. Car, pour Franka, la disposition du cadavre à la manière d’un gisant du Moyen Age comme le mode opératoire ont des résonances de rituel.
Sans trace ADN de l’agresseur ni identité de la victime, l’affaire piétine jusqu’à ce que le logiciel Salvac livre le nom d’un homme, tué quelques années plus tôt, amputé lui aussi de la langue. Lorsqu’un troisième cadavre est découvert au centre d’une carrière désaffectée, martyrisé de manière identique, Carat et ses collaborateurs comprennent qu’un prédateur aux allures de justicier de Dieu est à l’œuvre. Et il va leur falloir faire vite car le meurtrier accélère ses passages à l’acte.
Dominique Sylvain abandonne ici son duo de choc de Lola Jost et Ingrid Diesel mais que ses fans se rassurent, « L’Archange du chaos » est un thriller tendu, extrêmement élaboré et brillant. L’auteur jongle avec son intrigue, essaime les références religieuses, multiplie les rebondissements, les impasses, les retournements et ce jusqu’à la toute dernière page. Une virtuosité qui séduira les lecteurs les plus exigeants. Ses personnages, denses et complexes, sont aussi extraordinairement attachants.
Un seul souhait en refermant ce polar, que « L’Archange du chaos » ait une suite.