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L’art du thé
Le quatrième de couverture dans sa première phrase nous pose le décor : Notre narrateur est le moine Honkakubo qui fut son disciple. Sa vie durant jusqu’au seuil de celle-ci, une obsession le suivra. Pourquoi son maître s’est-il donné seppuku ? (hara-kiri) Pourquoi a-t-il obéi ? Pourquoi n’a-t-il pas demandé le pardon qu’il aurait sans doute obtenu ? Si vous aimez le Japon et la culture orientale, ce livre vous séduira. Si ce n’est pas le cas, fuyez car pour pratiquer l’art du thé au temps des samouraïs, il faut des bols en céramique, des vases, des spatules, toute une série d’ustensiles décrits en détail et nommés en poésie, ce ne sera sans doute pas votre tasse de thé. Pour pratiquer cet art, on place dans la salle de thé un rouleau de calligraphie placé dans le tokonoma. C’est une culture raffinée, un état d’esprit qui est décrit avec finesse et raffinement, ce dans les moindres détails. Ce livre est exigeant si on n’est pas spécialiste de l’Orient car il est émaillé de dates et personnages multiples s’étalant de 1590 à la mort de notre narrateur en 1617. Les annotations en bas de pages sont bien utiles mais j’avoue avoir été par moment perturbée par la multitude d’informations. Ma passion pour le Japon n’est pas assez grande sur cette période compliquée de son histoire, cela m’a un peu gâché le plaisir de la lecture. Néanmoins l’écriture est belle, poétique. C’est lent pour savourer pleinement son enseignement car ce récit nous parle de traditions, de code d’honneur, des rapports maître/disciple et nous décrit à merveille une philosophie des maîtres et hommes de thé du seizième siècle au Japon. En conclusion je retiens cette phrase : « Toujours garder en son coeur l’esprit du thé, simple et sain, même en dormant et la pratique. » Ma note: 7/10 Les jolies phrases Si tu n’arrives pas à le dire avec des mots, n’en parle pas : ce n’est pas grave. De manière générale, il n’y a, depuis l’origine de la cérémonie du thé aucun écrit. Il faut simplement savoir reconnaître les ustensiles anciens chinois, rencontrer des hommes de thé qualifiés et pratiquer la cérémonie du thé avec eux, inventer son propre style, et pratiquer jour et nuit. Ceux qui sont conscients de ces préceptes sont des maîtres. Rien ne disparaît si l’on accroche une calligraphie portant le mot néant, alors que si c’est le mot mort, tout s’annihile : le néant n’anéantit rien, c’est la mort qui abolit tout. Cela n’explique pas tout, mais je suis certain, moi aussi, qu’il aurait pu vivre s’il l’avait désiré. Il avait ce choix : il aura probablement pensé qu’il valait mieux mourir que vivre. Cette grande cérémonie était sans doute nécessaire pour rassembler les coeurs de tous les guerriers, afin qu’ils ne l’abandonnent pas et le suivent à la bataille. Pour faire triompher la Voie du Thé, il s’est servi du pouvoir du Taïko Hideyoshi, lequel en était parfaitement conscient. Et s’il y avait au monde quelqu’un qui le connaissait bien, est-ce que ce n’était pas mon Maître ? Si quelqu’un peut connaître le coeur du guerrier jouant sa vie dans la conquête, non seulement à l’intérieur du pays, mais aussi jusqu’à l’étranger, cela ne peut évidemment être Maître Rikyû, lui qui jouait sa vie dans le thé simple et sain. Quand on a assisté à la mort de tant de guerriers, on ne peut pas se permettre de mourir dans son lit. Le rêve, c’est la conséquence de la fatigue de toutes les parties du corps. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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