illustration de Brigitte Lannaud Levy
Aujourd’hui, nous partons en Suisse, pays qui nous a offert des sommets de la littérature francophone. Bien souvent pour certains d’entre eux, nous nous les approprions à tort comme fiertés nationales : Jean-Jacques Rousseau, Madame de Staël, Benjamin Constant, Albert Cohen, Blaise Cendrars, Nicolas Bouvier, Philippe Jacottet, Charles Ferdinand Ramuz…
C’est en août 2009 que Véronique Rossier a créé « Nouvelles Pages » à Carouge, ville située sur les bords de l’Arve tout à côté de Genève. Cette ravissante librairie généraliste est installée dans un lieu plein de charme, au cœur d’une arcade ancienne de 65 m2 avec un jardin dans la cour. C’est une librairie de quartier très vivante, qui étend sa renommée au-delà de Carouge, grâce aux rencontres régulières, organisées avec des auteurs ou des éditeurs. Pour Véronique Rossier, le livre est un bien capital, indispensable pour la transmission des idées, pour l’éducation, et la tolérance. En ce sens, elle fait de son métier un combat et une lutte de chaque instant en agissant très activement pour préserver un réseau de librairies à Genève et en Suisse romande.
Votre livre coup de cœur de l’année passée à qui vous continuez de donner votre soutien
Au jeune auteur genevois Florian Eglin, pour ses deux premiers livres publiés en 2014. « Cette malédiction qui ne tombe finalement pas si mal » et sa suite « Solal Aronowicz » (Editions La Baconnière). Un roman trépidant et délirant, dans un Genève imaginaire, mais très reconnaissable. Une langue tranchante et blessante comme un scalpel. Des phrases d’une précision absolue. Des hommes, des vrais, qui se liguent pour affirmer leur supériorité sociale, et qui finissent par dévoiler toute leur faiblesse. Pour l’audace d’une écriture à la Boris Vian et à l’humour débridé.
Le livre que vous défendez depuis toujours avec ferveur
Tous les livres d’Aki Shimazaki, publiés chez Actes Sud. Japonaise établie à Montréal, elle écrit en français et sait toucher notre sensibilité avec des récits de vie se passant à différentes époques du 20e siècle. Son écriture est particulièrement fine et limpide. Avec chacun de ses ouvrages, elle nous fait découvrir une facette du Japon intime.
Un livre à qui vous auriez donné un prix littéraire l’automne dernier
À Kamel Daoud pour « Meursault contre-enquête » (Actes Sud), parce que son livre donne avec courage une voix et un nom à toute une population trop ignorée.
Le roman de cette rentrée de janvier 2015 qui vous plaît particulièrement
« Le Prix » d’Antoinette Rychner (Buchet Chastel). Comment être un artiste reconnu en alliant vie familiale, vie conjugale, problème d’argent, le tout dans un style littéraire osé et réussi.
Une brève de librairie
Dernièrement une cliente téléphone pour savoir quel était mon coup de cœur de novembre dernier. Je lui demande des précisions puisqu’il y en avait un certain nombre. Elle me signale donc qu’il était vers la caisse et qu’il était plat! Il s’agissait du livre de Dany Laferrière sorti en poche, « Chronique de la dérive douce ».
Propos recueuillis par Brigitte Lannaud Levy
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