New York, 1948. C’est à la suite d’un malentendu sur son prénom que Jocelyn -prononcez « Jocelyne » en anglais- intègre la pension Giboulée. Mais ce n’est pas n’importe quelle pension : elle est exclusivement réservée aux jeunes filles. Pourtant, contre toute attente, Jocelyn y est rapidement intégré, surtout après avoir conquis l’implacable Mrs Merle, la logeuse, qui le considère comme une « tête à claques ».
Jocelyn Brouillard est français. Il a seize ans et demi. Pianiste virtuose, il a obtenu une bourse dans une prestigieuse université et est rebaptisé « Jo » par les filles. Commence alors pour lui une nouvelle vie, tourbillonnante, trépidante, à l’image de New York. Les filles, ce sont elles : Chic, Manhattan, Hadley, Dido, Ursula, Etchika. Six pensionnaires pétillantes, danseuses, apprenties comédiennes, qui rêvent de paillettes et de gloire, et tentent, comme des milliers d’autres, d’accéder au sommet.
Sur fond de contexte historique, les délicates années d’après-guerre aux Etats-Unis, l’auteur décrit avec énergie et lucidité cette fraîcheur typiquement américaine, gonflée d’espoir. Tour à tour, elle fait vivre, parler, penser ses personnages, guidant le lecteur dans une valse incessante à travers New York et ses nuits d’insomnie. Et ce roman d’apprentissage touche à tout : le jazz et les comédies musicales, mais aussi la ségrégation raciale, le combat contre le communisme, la chasse aux sorcières. C’est une Amérique qui s’éveille et qui lutte, portée par une jeunesse au goût de dynamite. C’est New-York dans toute sa splendeur, inflexible voire violente, qui nous replonge avec délice dans les films en noir et blanc de Woody Allen.
Broadway Limited, du nom de ce train mythique qui reliait la ville de Chicago à Pennsylvania Station, en plein cœur de New-York, prend aux tripes. On embarque pour un aller simple… et on parierait bien « un dîner avec Cary Grant » que vous ne serez pas déçus.