Les gens heureux lisent et boivent du café
Agnès Martin-Lugand

Pocket
juin 2013
186 p.  6,50 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu
nuit blanche

Agnès Martin-Lugnand a été auto-éditée fin 2012. J’avoue avoir acheté ce premier roman en e-book à très bas prix à l’époque et remercie Sophie de me l’avoir proposé en LC. Ce roman a été édité chez Michel Lafon en 2013 et ensuite chez Pockett. Il a été publié à 300.000 exemplaires. La suite « La vie est facile, ne t’inquiète pas » arrive sous peu.
J’avais envie de me faire mon avis sur ce best-seller dont les avis sont partagés. Il sera prochainement adapté au cinéma.

Un accident de voiture a privé à jamais Diane de l’amour de sa vie Colin et de sa fille Claire, c’était il y a un an. Depuis Diane vit cloîtrée chez elle, essayant en vain de les retrouver, se noyant dans le parfum de Colin et le shampooing à la mûre de Clara. C’est le déni complet. Elle ne veut voir personne et se referme sur elle-même. Son meilleur ami et associé, Félix tente de la faire sortir de chez elle et de revenir aux « Gens ». « Les gens heureux lisent et boivent du café », c’est le nom de son café littéraire.

Finalement Diane décide de faire le voyage que Colin n’a finalement jamais réalisé, elle quitte tout emportant ses valises et une série de bouquins pour se poser en Irlande, dans le petit village de Mulranny. Elle loue un cottage et a pour unique voisin, Edward, un irlandais au fichu caractère. Leurs maigres relations sont houleuses et conflictuelles…

Petit à petit, Diane meurtrie va reprendre pied dans sa vie.

Voilà le pitch de l’histoire. J’aurais aimé que ces livres qu’elle emmène avec elle me fasse faire un voyage littéraire. Malheureusement il n’en est rien. Quelques clichés et stéréotypes pourraient également être reprochés comme le personnage de Félix , le meilleur ami homosexuel ou encore le taciturne et imbuvable Edward , mais cela ne m’a pas trop ennuyé. Je me suis attachée aux personnages emprunts d’une réelle humanité.

Pour ma part, j’ai beaucoup aimé. Ce n’est certes pas de la grande littérature au sens strict, c’est un premier roman avec peut-être quelques faiblesses, mais j’ai été séduite par la sincérité et l’humanité que dégagent les personnages.

L’écriture est simple mais cette simplicité donne une puissance aux mots qui servent l’émotion dégagée par ce récit. Une façon légère de traiter un sujet grave et difficile.

Un double deuil. Diane est dans le déni, la vie ne lui dit plus rien. Elle s’enferme dans la culpabilité et les souvenirs des deux amours de sa vie. Elle fuit en Irlande dans le but de s’isoler et d’entretenir cet enfermement d’abord. La vie est dure, les éléments se déchaînent là-bas mais elle fait aussi de belles rencontres, Abby et Jack, les propriétaires bienveillants du cottage et Judith vont créer l’étincelle qui petit à petit la ramènera à la vie.

Un petit livre de 182 pages dont l’écriture vous pousse à tourner les pages et à le lire en une fois. Moins fleur bleue qu’il puisse paraître. Un livre qui m’a fait du bien.

J’ai envie de découvrir la suite et l’évolution de l’écriture de l’auteur.

Ma note 8.5/10

Les jolies phrases

Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j’aurais préféré mourir avec eux. Mais mon coeur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur.

Tu ne fêtes pas Noël, passons. Tu n’es pas la seule à avoir un problème avec les réunions de famille. Mais le réveillon, c’est une soirée entre amis, pour s’amuser, tu ne peux pas me refuser çà.

Avec lui, j’apprenais à ne pas parler pour ne rien dire.

J’étais bien, je ne me sentais plus oppressée. La vie reprenait ses droits, et je ne voulais plus lutter contre.

J’étais nue devant le miroir et j’observais mon corps. Voilà bien longtemps que je n’y avais prêté attention. Il s’était éteint à la mort de Colin. Edward l’avait réveillé doucement hier.

Tu es entré dans ma vie, et j’ai à nouveau envie de me battre, de rire, et de vivre.

Rien n’avait changé ; les citadins pressés, la circulation infernale, l’agitation des commerces. J’avais oublié à quel point les Parisiens faisaient la gueule en permanence. Un stage de chaleur humaine irlandaise devrait être obligatoire au programme scolaire.

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