Elek Bacsik, un homme dans la nuit
Balval Ekel

Jacques Flament editions

196 p.
 
 
 
 La rédaction l'a lu

Elek Bacsik : le Django inconnu

« Il suffit de bricoler un instrument, de trouver un accord, de rajouter une partie de violon, de légèrement revoir un rythme et le monde change. Les possibilités sont infinies. Cette langue-là va plus loin que les autres. Elle témoigne de l’amitié et des rencontres (…). Elle séduit les femmes…. » Cette langue là, décrite par Balval Ekel, évoque la musique exprimée par son père, le jazzman Elek Bacsik. Elle décrit également, plus symboliquement, celle parlée par ce musicien polyglotte et multi-instruments, tsigane originaire de Hongrie, qui a accompagné Claude Nougaro, Barbara, Stéphane Grappelli, Dizzie Gillespie et quelques autres.

Balval fait revivre une histoire de vie assez incroyable, celle d’un musicien virtuose né à Budapest en 1926, mais aussi une époque. Elek est de ces accompagnateurs dont le nom disparaît derrière celui du chanteur ou du groupe avec lequel il joue. Basse, violoncelle, guitare, violon, bouzouki et quelques autres instruments lui sont passés entre les mains. Son passeport atteste d’une insatiable curiosité, porté par les rencontres et les opportunités : Italie, Espagne, Portugal, Liban, France, Suisse, Etats-Unis et Canada ! Les puristes du jazz sont capables de disserter sur ses impros dans les caveaux de Paname (à partir de 1959), ses solos, ses accompagnements de Jacques Higelin débutant ou ses interprétations lors d’un festival à Juan-les-Pins. Pourtant, tout n’est pas enregistré et internet reste d’un faible recours lorsque Balval entreprend, à 46 ans, de faire revivre ce père mythique autant qu’inconnu puisqu’elle n’a découvert que récemment cette filiation. Un document rare, sensible, qui donne furieusement envie de se faire une play-list jazz afin de prolonger la découverte de ce drôle de tzigane.

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