critique de "L'amie prodigieuse", dernier livre de Elena Ferrante - onlalu
   
 
 
 
 

L'amie prodigieuse
Elena Ferrante

Folio
octobre 2014
448 p.  8,50 €
ebook avec DRM 8,49 €
 
 
 
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on n'aurait pas dû

Je l’ai commencé. Je l’ai reposé.

J’ai longtemps hésité à me laisser tenter. Je l’ai commencé. Je l’ai reposé. Je l’ai recommencé, ainsi de suite pendant près d’un mois, avant de me dire qu’il fallait vraiment que je m’y mette.

Je ne vais pas mentir, il m’a fallu du temps avant de me plonger dans l’histoire. Pourquoi ? peut-être parce que cette histoire est celle d’un autre temps et d’une culture qui me fallait apprivoiser. Passé la moitié du livre, j’ai enfin réussi à m’attacher aux personnages bien que je n’aie qu’une seule envie, dire à Linù de ne plus côtoyer Lila. Drôle de réaction puisque au fur et à mesure du livre on comprend que c’est la dynamique de ce duo amical qui fait avancer la narratrice. Sans Lila, pas de Linù. Et sans Linù pas d’histoire.

Il me faudra lire les autres tomes pour me faire une idée précise de ce que me laissera cette histoire. Il est difficile de donner un avis complètement favorable à cette première bouchée.

Beaucoup de flashs back déroutants, beaucoup d’hésitation en début de livre l’ont rendu à mes yeux un peu compliqué à cerner.

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coup de coeur

J’ai adoré!

Dès la première page, je suis happée par l’histoire : une tranche de vie dans le Naples des années 50. C’est l’histoire d’une amitié entre Eléna et Lila, depuis l’âge de 6 ans. Leur univers est empreint de violence et d’agressivité, de pauvreté. J’ai été très surprise et même dérangée de cet univers plutôt dur! Je n’imaginais pas ce contexte. L’auteur décrit parfaitement la dureté de la vie des fillettes ainsi que le caractère et la personnalité de chacune. Elles grandissent entre amitié, jalousie et compéttion. L’histoire est racontée du point de vue d’Eléna. Le récit est tellement précis que je me demande s’il n’est pas autobiographique! Au-delà même de la construction de l’amitié entre les 2 jeunes filles, il y a aussi la construction de la personnalité de chacune qui se fait avec les années. La pression familiale, celle du quartier dans lequel elles vivent et la pression sociale les façonnent. Chacune grandit à sa façon avec ses interrogations (du moins celles d’Eléna). La place de l’éducation des femmes notamment est très bien racontée. de même, la violence, la place des femmes à cette époque à Naples, la misère de leur quartier, la place du « patois » utilisé : tout cela est vraiment bien décrit. Ce roman m’a ébranlé car j’y ai retrouvé mes propres interrogations d’adolescente sur sur le passage de l’enfance à l’adolescence, les liens d’amitié, les premiers émois, la sexualité, nos rêves d’enfant qui changent en grandissant… Ce roman parle aussi des liens qui se créent à un moment de notre vie avec certaines personnes et comment ils se détachent, chacun suivant un chemin différent. Cette histoire borde aussi la construction de l’être ou comment on devient soi-même. A la dernière phrase du roman, je suis restée sur ma fin car la vie d’Eléna et Lila prend un tournant Heureusement, il y a la suite! J’ai adoré ce roman dans lequel tout est décrit à la perfection. Je me suis cependant parfois un peu perdue au milieu de nombreux personnages. Je vous le recommande.

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Voir Naples…

Lire ce roman, c’est plonger tête la première dans un quartier populaire de Naples à la fin des années cinquante : les uns crient, les autres s’insultent, les pères frappent leurs enfants, les frères cognent pour un simple regard qu’ils jugent déplacé, les menaces fusent, les couteaux sortent. Dans ces rues sales et ces immeubles décatis où résonnent les coups de klaxon et les injures dans le dialecte local, les familles Cerullo, Grego, Carracci, Peluso et toutes les autres, celle du vendeur de fruits et de légumes ou celle de la veuve folle, se côtoient pour le meilleur et pour le pire. Ça grouille, ça parade, ça frime fort au volant de la Millecento. Dans ce vacarme et cette violence deux jeunes filles se lient d’amitié : Lila et Elena. Lila, rebelle, emportée et incroyablement intelligente, fascine et inquiète parfois son ami Elena, la narratrice, plus calme, plus consensuelle. Elles lisent et rêvent d’écrire un roman à quatre mains pour devenir riches, un jour et aller ailleurs… Elles se débattent dans leurs conflits, dans cette adolescence qui n’en finit pas, dans ce quartier dont on ne sort pas, s’évaluent, observent le moindre changement chez l’autre. Les rivalités exprimées à demi-mots, leurs prises de conscience parfois brutales et douloureuses, les poussent vers l’âge adulte. L’auteur décrit avec une grande finesse les nuances de leur pensée, notamment celles de la narratrice, Elena, que l’on perçoit de l’intérieur. Lila restera plus mystérieuse : seule, l’observation de ses gestes et de son corps révèle les profondes souffrances qu’elle dissimule. Elle se livre peu et sa parole est parfois un masque. Qui est-elle au fond, que veut-elle vraiment ? On sent leurs tâtonnements, leurs doutes, leur profond désir d’indépendance qui passe par l’éducation. Mais dans ce quartier, les enfants travaillent et l’école est un luxe que l’on ne se permet pas malgré l’intervention des enseignants qui observent impuissants le gâchis. Mais au-delà de tout ce qu’elles vivent, ce qui prime, c’est la force qui les unit, le lien indéfectible qu’elles ont tissé, malgré les chemins différents qu’elles ont pris ou que l’on a tracés pour elles. J’ai beaucoup aimé cette histoire d’amitié dans ce quartier napolitain, si présent que c’est peut-être lui, au fond, le personnage principal, le monstre tentaculaire dont il faut s’arracher pour s’accomplir enfin. Y parviendront-elles ? En auront-elles la force, le courage ? Cette fresque pleine de vie vous entraînera à coup sûr et vous ne saurez résister (et moi non plus !) au second tome qui vient de sortir…

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