Les internautes l'ont lu
« Il n’y a pas de conversation plus pathétique au monde, plus vouée à l’échec que celle de deux individus essayant d’évaluer leur amour. »
Blanca est une grande fille toute simple : quarante ans, deux fils de deux précédentes unions, des amies, des amis et plus si affinités. Elle vient de perdre sa mère et même si elle est très entourée, le monde s’écroule pour elle – à jamais. Sa mère était à ce point tout pour elle qu’elle déambule depuis, ni tout à fait là ni complètement absente. C’est l’été, tout le monde se retrouve dans la maison familiale au bord de la mer. Comment fait-on son deuil ? Blanca a sa façon à elle, faite de sexe, de vin blanc très frais, de flirts innocents (ou prometteurs) et de plâtrées de moules après un bain glacial. Tout comme elle aime édicter des sentences à visée profonde (« Ce que nous pensons n’est pas si important que ça, c’est ce que nous voyons qui compte »), tout en balayant comme mesquin tout ce qui pourrait – même de loin – lui porter ombrage. Son ex-compagnon ne veut pas reprendre la vie commune ? Beaucoup trop rigide, de toute façon, hier soir il a tiqué parce que les garçons dînaient de trois crêpes au chocolat. Sa copine prend mal son flirt avec son amoureux ? Mais c’est ça, l’amitié, c’est tactile, elle embrasse quand même qui elle veut, non mais. Tout est sur ce mode, qui s’aimerait léger, aérien, sans conséquences, une espèce d’allégorie du dandysme, la politesse des esprits vraiment libres, et le charme est présent, il n’y a pas de doute à ce sujet; le corollaire étant un manque de substance qui fait qu’on est parfois à la limite du désintérêt – en tout cas je l’ai été.
coup de coeur
Enterrement sous le lumineux soleil de Cadaqués
En refermant ce beau roman, on imagine Almodovar derrière la caméra, nous montrant le décor et la lumière de Cadaqués et rassemblant ici une galerie d’actrices et d’acteurs qu’il sait si bien dénicher. Le Claude Sautet des Choses de la vie aurait sans doute aussi pu mettre en scène l’histoire de Blanca dont le scénario tient en quelques lignes, voire en quelques mots : « C’est fait. Ma mère est morte. Je crois que je vais m’installer à Cadaqués. »
coup de coeur
Un roman lumineux
Il émane de ce livre de la chaleur, de la lumière et une émotion qui grandit peu à peu, trouvant son paroxysme dans les trois pages d’épilogue. Le passage très remarqué de Milena Busquets dans l’émission « La Grande Librairie » m’avait donné envie (et je ne suis certainement pas la seule) de découvrir ce que pouvait bien écrire cette femme si sympathique, naturelle, pétillante, impertinente, et dont le charme faisait briller les yeux de tous les hommes présents sur le plateau. Alors je me suis laissé guider par Blanca, dans les ruelles de Cadaquès, chauffées par le soleil de l’été et bordées par une mer scintillante « comme si toutes les étoiles de la nuit précédente y avaient sombré ». Blanca vient de perdre sa mère, l’enterrement est encore récent et c’est donc le premier été sans elle dans la maison familiale de Cadaquès, à proximité du cimetière où elle demeure à présent. Blanca est une contradiction ambulante, à la fois femme-enfant peinant à rompre le cordon ombilical et femme libérée entourée de ses deux ex-maris (chacun étant le père de l’un de ses fils). Blanca aime la vie par-dessus tout, l’amour, le sexe. Le sexe qui la fait se sentir vivante. Avec Oscar, ex-mari numéro 2, malgré leur impossibilité à vivre ensemble. Avec Santi son amant, marié de son côté, en vacances à Cadaquès lui aussi. Et pourquoi pas avec cet inconnu aperçu lors de l’enterrement de sa mère et qu’elle ne cesse de croiser dans les rues de la petite ville. Pendant ces quelques jours de farniente à la plage, de sorties en bateau, dans une ambiance de famille recomposée un peu bohème et élargie aux amis avec ses grandes tablées, Blanca commence en fait son deuil. Sauf qu’elle bannit la tristesse, choisit la lumière, marchant ainsi sur les traces de sa mère qu’elle qualifie de « femme de sa vie ». S’esquisse alors le portrait d’une femme exigeante, libre, vivante, dont la petite fille puis l’adolescente devait sans cesse capter l’attention et à laquelle elle continue à s’adresser mentalement, avec tendresse, humour et une pointe de reproches. Cette femme qui lui a transmis cette chose précieuse qui consiste à apprécier la vie et surtout à la vivre. Parce que tout passe. « La douleur et la tristesse passent, comme la joie et le bonheur ». Ce livre est incroyablement dense compte tenu de sa faible pagination. Et il n’a rien de léger malgré les apparences, la personnalité de Blanca ou la crudité du ton, parfois. C’est un hommage à une merveilleuse relation et un très beau portrait de femme. C’est une ode à la vie, à la liberté, un éloge de la transmission, une incitation à la grandeur, à la hauteur de vue et à la légèreté. En cela, les trois dernières pages sont tout simplement bouleversantes. Un roman lumineux, un vrai coup de cÅ“ur dont je ferais bien mon livre de chevet pour les prochains mois et que je conseille à chacun de glisser dans son sac cet été. Retrouvez Nicole G.  sur son siteÂ
on n'aurait pas dû
La vogue pour ce livre est incompréhensible
J’ai été profondément déçue par ce livre : un cas typique de narcissisme, d’autoapitoiement et de centrage sur soi-même d’une femme sans intérêt et sans morale. Cherche-t-elle à choquer quand elle raconte qu’elle passe ses vacances avec ses deux ex maris, couche avec l’un en fantasmant sur un troisième croisé à l’enterrement de sa mère? Cherche-t-elle à démontrer que tout est possible, racontable et que l’on peut vivre en ayant la tête vide, un manque de responsabilité total? Avec une touche de snobisme sur Cadaquès, sur une impression de vacances sans contrainte, un peu de boboisme, on a ce livre qui, certes, se lit vite, mais ne laisse aucune impression sinon d’étonnement que les critiques ne puissent dire la vérité sur ce livre. De quels appuis bénéficie l’auteur? en Espagne ou en France? |
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