Nous les Menteurs
E. Lockhart

Gallimard Jeunesse

288 p.  14,50 €
ebook avec DRM 10,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

J’ai passé un excellent moment en lisant ce livre : la narratrice, Cadence, est très attachante, elle est parvenue à capter mon attention, et génère au fil de la lecture, une proximité affective.

C’est une histoire réaliste, avec une fin surprenante, et l’intrigue est maintenue jusqu’au bout ! Elle m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne. La fin correspond au moment à partir duquel le titre « Nous les menteurs » prend tout son sens…

Je recommande vivement cette lecture, en particulier aux adolescents de mon âge, pour le suspense et la facilité à dévorer le livre !

Et dites-vous bien : impossible de deviner ce qui a bien pu arriver aux menteurs !

Margaux, 14 ans

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coup de coeur

Une prose poétique enivrante

Marcel Proust parlait des personnages de romans comme « ces êtres à qui on avait donné plus de son attention et de sa tendresse qu’aux gens de la vie, n’osant toujours avouer à quel point on les aimait », « ces gens pour qui on avait haleté et sangloté, on ne les verrait plus jamais, on ne saurait plus rien d’eux ». Tout lecteur a déjà connu cette sensation de vide, de solitude immense une fois le roman refermé. « Nous les menteurs » – « We are liars » en anglais – est de ceux là : à peine a-t-on quitté la narratrice, à peine a-t-on lu la fin, que l’on voudrait ne jamais l’avoir lu pour le relire encore.

Les Sinclair sont beaux, grands, riches, doués, intelligents. Chez les Sinclair, on ne gémit pas, on ne souffre pas, on ne pleure pas. Tout est dans l’apparence, dans leur parfait sourire de façade. Chaque été, les trois sœurs blondes se réunissent avec leurs enfants à Beechwood, une île privée au large de Cape Cod, dans la demeure familiale. Des vacances idylliques pour Cadence, la narratrice, qui fait partie des « menteurs », un groupe de quatre adolescents, dont l’amitié semble indestructible : baignades interminables, préparation de crèmes glacées, feux de camp sur la petite plage… Libres et insouciants, ils ne se quittent jamais. L’été de ses quinze ans, celle que l’on surnomme « Cady » tombe amoureuse de Gat, l’un des quatre « menteurs ». Une passion dévorante et partagée, mais qui coupe court : un matin, elle est retrouvée sur la plage, à moitié morte, après avoir failli se noyer. Victime d’un traumatisme crânien, devenue amnésique, elle tente, dès lors, de reconstituer son passé, et surtout cette terrible nuit, que nul ne peut lui raconter en détails. Deux ans passent, deux ans de souffrance et de médicaments. Ravagée par les migraines, elle supplie pourtant sa mère de lui laisser passer l’été de ses dix-sept ans sur l’île.

D’une intensité rare, « Nous les Menteurs » déstabilise. Au fil du récit de Cadence, le lecteur tâtonne et avance à l’aveuglette, pour tenter de découvrir la vérité. Et c’est avec un plaisir sans égal que l’on mène l’enquête, que l’on partage la douleur de la jeune héroïne, qui ne doit ni souffrir, ni montrer ses sentiments, conformément aux règles familiales. « Sois normale, immédiatement, parce que tu l’es, parce que tu peux l’être », lui répète inlassablement sa mère. Littéralement prise au piège d’une machine infernale -le mensonge-, Cadence lutte pourtant pour ne pas sombrer, pour ne pas faire semblant. Dans une prose poétique et enivrante, Emily Lockart nous tient en haleine jusqu’au mot de la fin.

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