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coup de coeur
Coup de cœur absolu
J’attendais mes vacances pour lire ce gros pavé de 1024 pages. Quelle bonne idée, j’étais en Irlande et même si ce n’est pas l’Ecosse, l’endroit était rêvé et apportait une autre dimension à cette lecture magnifique. Beaucoup de similitudes ; les tourbières et la fumée de tourbe, les anciens habitats et traditions ancestrales, le gaélique. J’ai d’ailleurs ramené un petit souvenir littéraire « L’homme des îles » de Tomas O’Croan. Mais je vous emmène sans tarder au Nord de l’Ecosse, dans les Hébrides extérieures, sur la petite île de Lewis. Une trilogie magnifique dont chaque volet fut d’ailleurs primé. Le fil conducteur en est Fin Mc Leod. L’île des chasseurs d’oiseaux Fin Mc Leod est à un tournant de sa vie. Il vient de perdre son fils Robbie et de se séparer de son épouse Mona. Il est flic. On lui demande de reprendre le boulot et de se rendre dans l’île de son enfance où Ange Macristie – frère d’un copain d’enfance – a été retrouvé assassiné. Le modus operandi est le même que dans une autre affaire dont il avait la charge. Il arrive à Crobbost, son village natal, pour mener l’enquête, dix-huit années après l’avoir quitté. Petit à petit il retrouvera les traces de son enfance et des souvenirs enfouis et ses amis Artair, Donald mais aussi Marsaili son premier amour. Petit à petit au fil de l’enquête, sa mémoire reviendra. Dépaysement garanti, magnifiques descriptions de l’île. On découvrira également les traditions ancestrales et le voyage annuel sur le rocher d’Ang Seir. Chaque année les hommes s’y rendent quinze jours pour chasser le guja recherché pour sa chair tendre et jeune. Mais que s’est-il passé sur cette île ? Quel est donc le rapport avec avec la mort cruelle d’Ange Macristie ? Un récit passionnant nous décrivant la vie et les traditions des habitants, les paysages à vous couper le souffle mais aussi un récit rempli d’humanité, décrivant la psychologie de l’être humain. Un coup de maître, précis et bien documenté. L’homme de Lewis Second volet, sans conteste mon préféré. Fin a démissionné de la police et a décidé de revenir s’installer sur l’île de Lewis en restaurant la maison de son enfance. Un corps momifié est découvert enterré dans les tourbières. Il s’agit d’un meurtre remontant à plus de cinquante ans. Il y a un lien avec Tormod, le père de Marsaili, c’est une certitude, l’ADN ne ment jamais. Tormod Mc Leod parle à la première personne pour évoquer ses souvenirs, il se souvient de sa jeunesse, des parents, de l’orphelinat… mais tout devient flou, Alzeihmer s’empare peu à peu de son esprit. Voyage au tréfonds de la mémoire, mais qui est donc Tormod ? Très vite on verra qu’il n’est pas celui que l’on croit. Une fois encore, Peter May nous envoûte par ce superbe roman. Son écriture est magnifique et précise. Ses personnages sont attachants, émouvants. Un récit passionnant mais comment Fin démêlera-t-il ce sac de noeuds et aidera-t-il Tormod à remonter le temps et la mémoire ? Une fois encore, un pan de l’histoire bien documenté comme trame de fonds : le rôle de l’église, les orphelinats, l’existence des « homers » …. je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer le sujet Le braconnier du lac perdu Dans ce dernier volet, Fin est engagé pour lutter contre le braconnage devenu trop important dans l’île et menaçant son équilibre. Il retrouve un ancien camarade de classe Whistler. Replongeons dans l’adolescence de Fin à l’époque où un groupe d’amis a formé un groupe de rock folk celtique devenu célèbre : Solas. Roddy et Whistler en faisaient partie, Fin les a accompagnés à l’époque. Comme toujours chez Peter May, un point de départ historique bien documenté, cette fois le naufrage de l’Iolaire et de ses survivants. Conclusion Trois récits magnifiques qui vous emmènent dans les Hébrides extérieures. Des paysages superbes, des personnages attachants liés aux traditions ancestrales dépeintes avec brio et une plume splendide. Trois polars atypiques car les ingrédients du polar sont bien présents, mais aussi et avant tout trois romans magnifiques formant un ensemble bien agréable à lire. Merci aux éditions Rouergue d’avoir publié en français d’abord cette trilogie avant qu’elle n’ait ce succès mondial. Un joli coup de coeur de l’été. Pour les amateurs le prochain Peter May sort en septembre « les Fugueurs de Glasgow », je ne manquerai pas de vous en parler à sa parution. La série chinoise va également paraître en deux volumes. Les jolies phrases Tome 1 Le problème, lorsqu’on se venge par jalousie, c’est que même si l’on inflige de la douleur aux autres, cela n’atténue en rien celle que l’on ressent soi-même. Il aimait que les gens pensent qu’il était un dur, mais tout ce qu’il faisait, c’était traiter les gens comme la vie le traitait, lui. Comme s’il partageait sa misère. Tome 2 Il était perdu quelque part dans un brouillard qui occupait son esprit. Peut-être, certaines fois, ce brouillard s’éclaircirait-il un peu, mais Fin savait qu’il y aurait aussi des moments où il retomberait comme une brume d’été et obscurcirait toute clarté et toute raison. Lorsque l’on est jeune, une année vous semble être une partie importante de votre vie et on a l’impression qu’elle dure éternellement. Quand on est âgé, il y en a tant qui sont passées que celles qui restent défilent trop vite. La plupart des gens passent leur vie sans jamais savoir ce qui se cache sous les pierres sur lesquelles ils marchent. Les flics passent la leur à soulever ces pierres et à affronter ce qu’ils y trouvent. C’est la faiblesse des hommes qui fait qu’ils s’opposent et s’affrontent à cause de leurs différences. La foi est la clé. Quand on entre dans cette maison de retraite, on voit un tas de vieux, simplement assis là . Le regard dans le vide, le sourire triste. On les met de côté parce qu’on les considère comme… eh bien, des vieux. Usés, comme si cela ne valait plus la peine de s’en préoccuper. Et pourtant, derrière chacun de ses regards, il y a une vie, une histoire qu’ils pourraient nous raconter. De douleur, d’amour, d’espoir et de détresse. Toutes ces choses que nous ressentons, nous aussi. Devenir vieux ne fait pas de toi quelqu’un qui vaut moins que les autres, quelqu’un de moins réel. Et un jour ce sera notre tour. Assis là à regarder les jeunes nous mettre de côté parce que nous sommes vieux. Et à ton avis, tu crois que nous allons le vivre comment ? Savoir que la maladie est en train de nous emporter, pensa-t-il, cela doit être pire que la maladie. Que petite à petit vous perdez la raison, votre esprit, votre mémoire, tout ce qui fait de vous un être humain. Tome 3 Si tu éprouves à son égard des sentiments si forts qu’ils te font dire que tu le détestes, c’est certainement parce que tu l’aimes et que tu refuses de l’admettre. On dit que les survivants des catastrophes souffrent souvent de culpabilité. Pourquoi ont-ils survécu alors que tant d’autres ont péri ? Devenir son ami demandait du travail. Mais il fallait également qu’il vous accepte. Et j’avais bénéficié d’un accès exclusif à ce club, un club limité à un seul membre. Les jeunes sont trop occupés avec leur propre vie. Et il est facile d’oublier que vos parents ont une vie aussi. Des sentiments. Que ce n’est pas parce que l’on vieillit que cela disparaît. Mais je l’ai toujours considéré comme l’un de mes meilleurs et de mes plus anciens amis. Il était comme un gros chien irascible, Fin. Il pouvait te mordre de temps à autre, mais il ne cessait jamais de t’aimer. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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