La maison des dames, Tome 1 : Les vieilles peaux
Danièle Ohayon

Lemieux Editeur
juin 2015
288 p.
 
 
 
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Adam est jeune et beau. Cécile est jeune et belle. Ils vont tous les deux être journalistes. Ils sont amoureux l’un de l’autre. Mais ils ont chacun un secret, que l’un va dévoiler à son amant tandis que l’autre taira le sien. Adam mène une enquête pour la radio où il travaille sur le thème des vieux et de l’amour. Pourtant, petit à petit, les personnes âgées qu’il interroge décèdent plus ou moins accidentellement.

A travers cette histoire plutôt bien ficelée, où Adam mène l’enquête avec Marcelle (une amie de sa tante, Rita) avant d’être suspecté et mis en garde à vue, Danièle Ohayon aborde le sujet de l’âge, du vieillissement, du libre choix de disposer de sa vie. L’Assurance dont il est question repose sur un principe simple : tout adhérent cotise pendant vingt ans pour pouvoir décider du moment et du moyen de sa mort avec pour seule autre contrepartie le fait de devoir être un des « bras armés » de l’Assurance dans l’exécution des contrats arrivés « à échéance ».

Les décès qui jalonnent l’histoire concernent aussi bien les adhérents de l’Assurance à l’âge donné que les exécuteurs ou que les organisateurs de l’Assurance. Qui a raison ? Qui a tort ? Les « victimes » sont-elles bien toutes consentantes ? Les exécuteurs sont-ils de vrais coupables ? S’il y a des justiciers, ont-ils raison de procéder par vengeance ?

Au final, peut-on à 50 ans décider de ce que sera sa mort 20 ou 30 ans plus tard ? Ne serait-déjà que d’acter cette mort sous forme de suicide assisté ? Dans son histoire, Danièle Ohayon présente les deux facettes de son sujet, les pours et les contres, sans prendre parti, avec recul. L’histoire se lit bien et, ce qui ne gâte rien, est bien étoffée au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête pour que le lecteur puisse deviner certaines choses plus ou moins rapidement, au fil du récit.
Je m’interroge plus sur les sujets subalternes abordés par l’auteur, sujets qui mériteraient presque des histoires à part et qui viennent parasiter le propos principal du livre, inutilement à mon sens : l’excision de Cécile, africaine d’origine, l’opération de changement de sexe d’Adam/Alice, le fait que Marcelle soit adoptée et que son vrai père soit un cotisant de l’Assurance, le fait que Rita, la tante d’Adam, soit elle aussi une exécutrice et une cliente de l’Assurance, le fait que Tony travaille pour les services secrets… Bref autant d’éléments qui sont là pour étoffer une histoire qui n’en aurait pas forcément besoin.

Un sentiment final mitigé même si j’ai apprécié cette lecture où Danièle Ohayon a mis des sujets qui lui tiennent visiblement à cœur.

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