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coup de coeur
La vie de château …
C’est ma récré de l’année. Chaque année lors de la rentrée , arrive avec une régularité rigoureuse, le nouvel opus d’Amélie Nothomb. Le vingt-quatrième opus se nomme « Le crime du Comte Neville ». Je fais partie il est vrai des inconditionnelles et suis fan des écrits de ma compatriote. Le seul reproche c’est que c’est court trop court, j’en redemande et reste sur ma faim.. cette fois encore le seuil entre la nouvelle et le roman n’est pas loin. Mais à chaque fois la magie de sa plume m’emporte. Originaire du pays de Magritte, elle en emprunte un ton surréaliste que j’adore. Cette année c’est l’aristocratie (dont elle fait partie depuis peu car elle porte le titre de baronne) qui en prend pour son grade. Sérieuse la cadette du Comte Neville a passé une nuit dans la forêt, elle est recueillie par Rosalba , une voyante qui prévient son père. Lorsqu’il passe la récupérer le matin, elle glisse dans la conversation qu’il tuera quelqu’un lors de sa réception d’octobre mais que tout se passera bien. Il faut savoir que notre comte est désargenté et que le Pluvier, château familial sera mis en vente faute de moyens, mais paraître est essentiel, il donnera donc une grande réception avant d’abandonner son bien. Voilà le décor est planté. Amélie rend ici un hommage à Oscar Wilde en s’inspirant librement de sa nouvelle « Le crime de Lord Arthur Saville », Elle trouve une partie des prénoms de ses protagonistes dans la mythologie car Oreste et Electre (frère et soeur d’Iphégénie) sont les enfants d’Agamemnon, référence intéressante. Elle s’attaque ici aux us et coutumes des nobliaux, code d’honneur, traditions. J’ai aimé comme toujours l’écriture unique d’Amélie. Elle m’a réellement surprise avec le final et m’a fait rire. Un bon moment encore passé trop vite, le problème c’est que maintenant il faut attendre un an pour le suivant. Je rêve d’un Nothomb de cinq cents pages, histoire de passer plus de temps en sa compagnie. Un petit ? Les jolies phrases Pourquoi a-t-on inventé l’enfer alors qu’il existe l’insomnie ? « La vie de château ». Si les gens savaient en quoi cela consiste! A cause de toi, mon aimé, j’ai crevé de faim jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai crevé de froid tous les hivers, et Dieu m’est témoin qu’ici l’hiver dure la moitié de l’année! Henri vivait la hantise de faillir au paraître. Quand on n’est jamais ému, on n’est jamais passionné. Tais-toi. Si tu continues de parler, je vais te haïr. Et si je te hais, je n’aurai pas le courage de te tuer. Plus que les autres, les insomniaques savourent le bonheur du sommeil : eux au moins, ils savent qu’ils dorment. C’est l’un des principes aristocratiques. On s’inspire des actes des anciens. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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