L’idée est excellente et franchement saugrenue : se débarrasser des tonnes de médicaments qui encombrent votre armoire à pharmacie pour se soigner par les livres. Le résultat, lui, est réjouissant. A l’origine du projet, deux Anglaises –un tel projet ne pouvait germer que dans la tête de Britanniques (!)-, Ella Berthoud et Susan Elderkin, qui se sont rencontrées à l’université de Cambridge. En 2008, elles ont créé un service de bibliothérapie à la « School of Life de Londres ». Cet ouvrage est donc le fruit de plusieurs années d’expérience. Pour la version française, le journaliste Alexandre Fillon y a rajouté son grain de sel, afin que les lecteurs, qui sont aussi des patients, n’attrapent pas une anglophobie aiguë ! Et cerise sur le prozac, les conseils de nos thérapeutes sont enrichis de recommandations de libraires.
Les maladies, qu’elles soient physiques ou psychiques, sont présentées par ordre alphabétique, ( vous pourrez trouver dans ces pages de quoi soigner un cœur brisé ou une jambe cassée). Chaque entrée débouche sur un ou plusieurs titres de livres (parus au cours des deux mille dernières années) en guise de remèdes. Quelques exemples : contre les insomnies: « La maison du sommeil » de Jonathan Coe et « Le livre de l’intranquillité » de Fernando Pessoa ; pour apaiser la crise de la quarantaine, prenez un peu du « Lièvre de Patagonie » de Arto Pasilinna ; si vous voulez vous venger, « Les Hauts de Hurlevent » d’Emily Brontë vous guideront sans encombres. Il y en a des centaines ainsi, mais ce ne sont pas de simples listes. Chacun de ces romans fait l’objet d’un résumé rédigé au regard de la douleur à traiter. On vous l’a dit, c’est farfelu, mais qu’est-ce que c’est bien !