« Fou d’albums depuis toujours », Timothée de Fombelle s’est lancé dans l’aventure, pour le plus grand bonheur de ses jeunes lecteurs. Mais « La Bulle » n’est pas un projet solitaire : ce conte magnifique est né d’une rencontre entre l’auteur et l’illustratrice, Eloïse Scherrer, et leur collaboration a donné naissance à un univers incroyable, magique et intriguant. Surtout, l’illustratrice s’est appropriée les mots de l’écrivain : peu de texte, pour un foisonnement de dessins et de couleurs. C’est l’histoire de Misha, une petite fille qui, depuis sa naissance, promène une drôle de bulle noire et inquiétante au-dessus d’elle, comme un ballon. Un jour, l’héroïne pénètre dans cette bulle, un monde intérieur, imaginaire, qui se révèle fascinant. Métaphoriquement, Misha affronte ses peurs les plus intimes, ce trou noir dont elle est affublée depuis bien trop longtemps. Elle fait finalement le choix de l’existence, elle qui a tant à vivre…

Ce n’est pas un hasard si le titre du livre porte le même nom que le célèbre opéra de Mozart : il s’agit d’une adaptation pour les plus jeunes, qui sublime et magnifie la musique originale. Le récit naît ainsi de la rencontre fortuite entre le prince Tamino et un oiseleur, Papageno, et de la venue soudaine de la Reine de la nuit, qui offre au prince une flûte enchantée, et à l’oiseleur, un carillon, en échange d’une mission : ensemble, ils doivent délivrer sa fille, Pamina, prisonnière du Maître du Bois sacré, Sarastro. Bien sûr, comme dans tous les contes, le prince tombe amoureux de la princesse. Mais pour vivre leur histoire d’amour, ils vont devoir affronter une multitude d’épreuves, des obstacles sur leur chemin, qui posent la question, derrière cet univers merveilleux et enchanté, du mensonge et de la sincérité.

Nul besoin d’attendre les douze coups de minuit pour littéralement dévorer ces douze nouvelles : dans tous les genres et sur tous les tons, les auteurs offrent au lecteur un concentré d’amour, de séduction, lié à un brin de magie et beaucoup de  suspense, ce qui rend leurs lectures absolument haletantes. En effet, si les 485 pages peuvent, au premier abord, sérieusement déconcerter l’adolescent-qui-n’aime-pas-lire (quel cliché !), ce dernier peut aisément fractionner sa lecture, la reprendre et la poursuivre, au gré de ses envies. Dans les douze histoires, les auteurs se glissent dans la peau d’adolescents, empruntent leur langage et leurs codes, pour être au plus près de ce que vivent les lecteurs au quotidien.