Chrisitian Jacq n’a donc pas écrit des livres qu’avec l’Egypte en toile de fond. Il a donc également commis quelques romans policiers à la Agatha Christie autour de l’inspecteur Higgins de Scotland Yard, plaçant toutefois ses histoires dans notre histoire contemporaine même s’il est parfois difficile de s’en convaincre tant son personnage emprunte aux Hercule Poirot et consorts.
L’inspecteur Higgins est, dans cette dix-neuvième aventure (oui je sais, je n’ai pas lu les dix-huit premières, mais cela vous étonne-t-il vraiment ?), l’ex-inspecteur Higgins, ses divergences d’opinion avec sa hiérarchie ayant abouti à son départ du Yard. Il est toutefois contacté par un de ses anciens collègues, un peu comme un Lestrade quémande l’aide d’un Holmes quand il n’a pas d’autre solution.
En cette terrible année pour les superstitieux, l’Angleterre élisabéthaine, comme le reste du monde, va connaître trois vendredi 13. Les deux premiers sont passés essaimant allègrement douze victimes. Les indices laissés par le tueur du vendredi 13 laissent à penser que la treizième victime n’est autre que la Reine, accompagnée de ses corgis.
Higgins et son acolyte, baladés par l’assassin lui-même de fausse piste en fausse piste, e donnent évidemment pour mission d’empêcher ce crime atroce. Sur leur route, ils croiseront une star de la mode vintage sur le retour, une interprète de rêves, une esthéticienne, un phobique du vendredi 13, un entrepreneur de travaux publics qui refait les routes du Royaume et rencontre invariablement des problème quand il atteint le treizième kilomètre de sa route, etc…
Et c’est là que cela pose un petit peu problème : cette succession de pistes s’enchaînent sans raison apparente, sans lien entre elles, et donne une impression de fouillis qui pourrait perdre un lecteur dont la patience sera récompensée à la fin de l’histoire quand il aura enfin une vision d’ensemble du récit et surtout des motivations, agissements et manipulations du tueur.
Il faut donc se laisser porter doucettement par le récit de Christian Jacq pour en apprécier les tenants et les aboutissements. Au final, ce roman policier, digne héritier des récits classiques du genre, permet de passer un moment fort agréable. A mettre entre (presque) toutes les mains qui voudraient offrir un divertissement de coin de cheminée ou de longue journée grise hivernale en ces fêtes de fin d’année. C’est sans prétention, du moins je le crois, c’est honnête, c’est divertissant et c’est déjà très bien.