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Une jeunesse sur le filPourquoi décide-t on de s’installer à New York ? Joseph a quitté son Ohio natal afin de fuir une malédiction familiale, Delphine, sa jeune épouse qui vient de Grèce espère la fameuse carte verte qui lui permettra de travailler ailleurs qu’au zoo, William voudrait percer en tant qu’acteur, Madi et Ray, frère et sœurs venus d’Inde, souhaitent se réaliser comme artistes. Et pour un temps, le destin semble se plier aux plans de ces trentenaires énergiques, doués et ambitieux. Mais une veuve fortunée, un banal accident de la route et la révélation du secret de Joseph mettra le feu aux poudres. Dans le Manhattan d’aujourd’hui, la petite bande va devoir tester les liens d’amitié et d’amour qui les unissent et finalement choisir le chemin qui leur convient vraiment. Ce premier roman de Christopher Bollen, rédacteur en chef de la célèbre revue « Interview » fondée par Andy Warhol est une fresque nerveuse et maîtrisée des espoirs, des rêves et des difficultés de New-Yorkais d’adoption. A la fois roman d’apprentissage, enquête à la Tom Wolfe et histoire d’amour, « Manhattan People », malgré quelques longueurs, séduit par la justesse de ces personnages dont « la jeunesse passe fébrile et fugace comme un éclair ». C’est également une belle déclaration d‘amour à la Grosse Pomme qui, accueillante, étend le champ des possibles, mais peut aussi rejeter impitoyablement ceux et celles qui commettent l’erreur de croire l’avoir apprivoisée.
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Un bel hommage à la grosse pomme
Un premier roman écrit par le rédacteur en chez de la célèbre revue « Interview » fondée par Andy Warhol nous emmène à Manhattan. Christopher Bollen fait de New York le décor mais également un des « personnages » de son récit. Nous sommes en 2007, la ville est toujours tourmentée suite aux attentats du 11 septembre, des thèses conspirationnistes sont évoquées. New York, la ville où tout est possible pensent nos protagonistes, la ville où tout brille et tout réussit. Illusions car la réalité est tout autre. L’auteur nous emmène avec brio dans l’envers du décor, des individus venus d’ailleurs, du fin fond de l’Amérique profonde composent le terreau new-yorkais. Ils arrivent plein d’espoir à la recherche de célébrité, de richesse ou d’anonymat. Joseph Guiteau va avoir trente-quatre ans, il est acteur, arrive de l’Ohio. Une publicité l’a sorti de l’anonymat lui octroyant des castings et des petits contrats. Il épouse Del. Delphine Kousarios travaille dans un zoo au département reptiles, diplômée mais dans un statut précaire depuis une dizaine d’années. Elle voudrait avoir sa green card qui lui permettra de trouver un meilleur job. Elle se souvient de ses anciennes amours, Dash et Raj photographe de son état. Raj est le frère de Madi sa meilleure amie qui a des origines indiennes de par son père. Elle travaille dans la finance et prône la délocalisation en Inde espérant ainsi rendre service à son pays d’origine. Elle croisera malheureusement le chemin de William. William, comédien raté, ami de Joseph. Désabusé, drogué il dit qu’il va quitter la ville.. On va les regarder vivre dans Manhattan, histoire d’amitié, d’amour… , jusqu’où sont-ils prêts pour se faire une place dans la ville? On aborde la peur, le deuil, la paranoïa, le conspirationnisme, la délocalisation et l’occasion d’en savoir plus sur les reptiles, tout cela dans un magnifique décor : la grosse pomme, car il s’agit ici d’une déclaration d’amour à cette ville. J’ai toujours un peu de mal avec la littérature américaine, il faut du temps pour planter le décor, il ne se passe pas grand chose au début, on prend l’atmosphère de la cité, on fixe les personnages dans leur vie et puis soudain la magie opère. L’écriture est belle, captivante, passionnante; on plonge dans la quête de chacun, à la recherche de leur identité. Ma note : 7.5/10 Les jolies phrases L’amour était peut-être ce qui se rapprochait le plus du sentiment d’être à l’abri dans ce monde. Du moins, autant qu’on pouvait encore l’être à deux. Bien sûr qu’il avait envie de se confier à Del. Mais il était aussi conscient du fait que certains secrets étaient si destructeurs qu’ils pouvaient faire exploser même les fondations les plus solides. Le secret le mieux gardé était celui qui restait caché. Pourquoi dans ce pays, fallait-il systématiquement devenir quelqu’un d’autre pour accomplir ses rêves ? ..la parole des autres pouvait se révéler dangereuse. Il aurait dû le savoir après tant d’années passées à écouter sa mère. Les mots se logent au fond de votre oreille et se répandent en vous tel un virus. Elle était venue pour faire ce que les adultes aiment parfois : se comporter comme des gamins. Elle voulait lui montrer à quel point elle avait changé. Lui faire comprendre que les gens pouvaient partir et ne plus revenir. On ne s’attaque pas à un naufrage, avança-t-il. Tu ne peux pas me demander aux gens de rater leur vie discrètement. L’échec, c’est toujours bruyant. Les catastrophes nous procurent toujours un petit frisson inavouable avant de nous faire payer le prix fort. On tremble un peu en se disant que rien ne sera plus jamais pareil. Sauf que c’est faux. Tu ne seras jamais parfaitement heureux, déclara-t-il d’un ton paternaliste. Jamais. Profite de ce que tu peux chaparder. Nous nous faisons maltraiter par la vie, tous autant que nous sommes. Tâchons de profiter des rares instants où nous ne le sommes pas. La mort rapprochait les êtres avant de les plonger chacun dans une terrible solitude. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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