Une bande dessinée recommandée par Taniguchi, l’auteur mythique du « Sommet des dieux » et de « Quartier lointain », on a forcément envie de se précipiter dessus. Mari Yamazaki, élue femme de l’année 2012 par le magazine Vogue Japon, signe un récit d’inspiration très autobiographique sur sa jeunesse rebelle, et les difficultés de faire cohabiter les traditions japonaises et sa fascination pour une musique déjantée. Son héroïne, Nanami, dont la mère vit à l’étranger où elle chante, habite seule avec son grand-père à Tokyo. Celui-ci, un vieux monsieur fantasque et séducteur, a la mauvaise habitude de dépenser en toutes sortes de futilités l’argent du ménage. Les rôles sont inversés: Nanami passe ses journées à lui reprocher son inconséquence, alors qu’elle essaie de faire tourner la maison, tout en mettant un peu d’argent de côté pour pouvoir partir un jour pour l’Angleterre. Passionnée de musique, fascinée par les punks, elle rêve de Londres, qui ressemble pour elle au paradis terrestre et musical. C’est un album très touchant que ce « PIL », sur les rêves et les difficultés d’une adolescente qui a du mal à se glisser dans le moule. Elle se démène pour ne pas baisser les bras, ne pas renoncer. Et à la fin, l’auteure nous raconte en deux, trois pages, ce qui lui est vraiment arrivé à elle. Et on se dit que Mari-Nanami, même combat!