Le nouveau nom
Elena Ferrante

Traduit de l'italien par Elsa Damien
Folio
janvier 2016
640 p.  9,10 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu

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La critique dessinée de Soledad

 

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Le nouveau phénomène italien

Avec fièvre et gourmandise : voilà comme on ouvre le deuxième tome du cycle romanesque d’Elena Ferrante, commencé avec « L’amie prodigieuse ». Et l’on n’est pas déçu, « Le nouveau nom » est à la hauteur de nos attentes ! Pour les non-initiés, voici un petit rappel. Dans le premier volume, Lila Cerullo et Elena Greco grandissent ensemble dans un quartier populaire du Naples d’après-guerre. Après avoir abandonné tôt une scolarité brillante pour travailler dans la cordonnerie familiale, Lila se fiance à l’épicier Stefano Carracci, tandis qu’Elena, encouragée par ses professeurs bienveillants, se prépare à la vie d’étudiante.

Elena raconte dans ce nouveau livre les débuts calamiteux du mariage improbable entre sa meilleure amie et l’épicier prospère. Lila l’indomptable, l’imprévisible, la fascinante Lila est forcée d’endosser son nouveau rôle d’épouse, malgré le dégoût que lui inspire son mari, lié à la Camorra. Elle joue donc les patronnes, met son nez dans le magasin de chaussures de son frère, et se fait détester par toutes les femmes du quartier. Les mois passent et le premier enfant se faisant attendre, Stefano, sur les conseils d’un médecin, loue une maison sur l’île d’Ischia où Lila, accompagnée de sa mère, de sa belle-sœur et d’Elena, vont passer un mois au soleil. Durant cet été merveilleux, les jeunes femmes retrouvent leur complicité d’enfance qu’elles partagent avec un ancien camarade. En ce début des années 60, l’Italie est en plein miracle économique, garçons et filles expérimentent la liberté des corps qui se dénudent, les joies de la baignade, les tours de scooters et les glaces que l’on déguste en se tenant par la main. Mais les vacances ont une fin, Lila retourne à son existence laborieuse et brutale, Elena à sa routine studieuse, avec un secret commun en guise de souvenir. Rien ne sera plus comme avant ; ainsi, pendant qu’Elena tâche d’échapper à sa condition par les livres, et de sortir de l’ombre envahissante de son amie, celle-ci avance dangereusement sur le fil de son intrépidité.    

Entre histoires de filles qui deviennent des femmes, histoires d’amitié et de rivalité, l’auteure trouve le ton juste pour évoquer ce passage à la vie adulte, tiraillée par le poids des traditions et les tentations d’évasion dans une Italie qui change. Malgré les chemins différents empruntés par nos deux héroïnes, une force profonde et ancienne les relie, mélange de dépendance et de solidarité, qui contamine le lecteur : Elena et Lila sont aussi devenues nos amies, et on les quitte avec regret, impatient de lire la suite de cette tétralogie captivante.

 

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