La rédaction l'a lu
Un petit livre pour une grande colèreIl y a longtemps que nous entendons parler de la jungle de Calais et que les reportages se succèdent, les images défilant sans qu’on les voie vraiment. Mais quand ce petit livre de 54 pages vous tombe entre les mains, il n’est pas possible de regarder ailleurs. Les textes courts, sobres, de Marie-Françoise Colombani et les dessins sur le vif de Damien Roudeau racontent la détresse de ceux qui ont fui la guerre, la haine et la terreur, qu’ils viennent de Syrie, d’Afghanistan, du Soudan, d’Erythrée ou d’ailleurs. Malgré la générosité et l’humanité de nombreux Calaisiens et d’Européens -dont beaucoup de Britanniques- les conditions d’accueil et d’hébergement sont indignes de la France. Les baraquements insalubres, les douches et les toilettes insuffisantes, les rats qui prospèrent, la violence et la peur qui règnent entretenues par des mafias, tout cela est parfaitement connu des autorités. Inutile d’employer des grands mots, de se lancer dans des envolées grandiloquentes, il s’agit tout simplement d’une honte. D’une honte française, ici et maintenant. En 1948, marquées au fer par les horreurs de la seconde guerre mondiale, les nations avaient signé la déclaration universelle des droits de l’homme. L’article 1 dit ceci : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Une telle déclaration, si belle, si solennelle, si universelle ne pouvait être signée qu’en France. C’était à Paris. A moins de 300 km de Calais. NB 1 :Les bénéfices de la vente de ce livre sont reversés à deux associations qui font un travail remarquable : l’Auberge des migrants et l’école laïque du chemin des dunes. |
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