Et je renaîtrai de mes cendres
Laurence Finet

L'ATELIER
sciences hum hc
janvier 2016
400 p.  18 €
ebook avec DRM 9,99 €
 
 
 
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Ce livre est à la fois le témoin d’un cheminement et d’un combat et un aboutissement, une nécessaire mise à nu de la part de son auteur. Laurence Finet est une femme active, épouse comblée, mère attentionnée. Et pourtant, un jour tout va mal : elle n’arrive plus à manger, elle vomit ce qu’elle ingurgite… A partir de là, rien ne va plus : dans un déluge d’aveux et de diagnostics médicaux, le passé et le présent de Laurence Finet lui laissent entrevoir un futur inexistant. Des violences subies dans son enfance (maltraitance de la part des parents, inceste de la part du père, suicide de deux de ses grands frères) aux violences du cancer généralisé, Laurence Finet se confronte à son passé en le révélant à sa famille et en affrontant enfin ses parents et se prépare à affronter sa maladie. Il est toujours étonnant (et toujours tellement vrai) de constater à quel point ce sont les malades qui sont les plus récalcitrants à subir leur maladie, les plus combatifs et les lutteurs les plus efficaces face aux diagnostics sans concession et sans optimisme des médecins. Sur son chemin de croix, Laurence Finet trouvera les aides les plus improbables et les plus extraordinaires, amalgamant les conseils, les thérapies, les ondes positives envoyées par son entourage, par des psys, des thérapeutes et finalement assez peu par le corps médical tourné dans son ensemble vers une fin jugée inéluctable. Si le combat de Laurence Finet semble vain, ce n’est pas celui contre le cancer ni celui contre son passé qui apparaissent inutiles. Laurence Finet mène le seul combat que personne ne peut gagner : celui sur la mort, celui de la vie qui s’achève quoi qu’il arrive, quoi qu’on fasse. Laurence Finet livre dans son récit autobiographique une véritable leçon d’être : être enfin soi, être ce que l’on veut et pas ce que les autres déterminent pour nous, être un individu où l’acquis domine l’inné, ou l’envie et la volonté écrasent un certain déterminisme, une certaine fatalité. Dans la vie de Laurence Finet, on ne sait pas très bien si son enfance a créé le terreau fertile à la maladie ou si’l s’agit d’une terrible accumulation de malheurs, mais il est une certitude à l’issue de ce livre : on est le seul maître de son bonheur, envers et contre tout ou contre tous. Les meilleurs moments du livre sont assurément ceux où Laurence Finet raconte les relations qu’elle a avec ses enfants à qui elle révèle peu à peu son passé et sa maladie, fait part des soutiens reçus de la part de sa femme de ménage ou de l’ancienne nounou des enfants : des personnes à la sagesse populaire au bon sens du terme. Une lecture qui se vit comme un souffle de vie, comme une respiration essentielle offerte aux lecteurs. C’est ce qui porte largement le livre, au-delà de style à proprement parlé. C’est un témoignage qu’il faut prendre tel quel. Porteur à défaut d’être salvateur.

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