D’abord, il y a le texte, que tout le monde connaît ou croit connaître. La parution de cette Déclaration des droits de l’homme illustrée par Nicolas Vial m’a donné l’occasion de la relire. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la modernité de ces lignes qui datent pourtant de 1789. L’article 9 notamment, que l’on pourrait dédier à tant de détenus : « Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimé par la loi. » Quand sera-t-il appliqué?
Et puis il y a les dessins. Il faut du culot, les épaules larges, ainsi qu’un sacré talent pour se colleter à un tel mythe. Avec son univers si singulier dans lequel les humains, les animaux et les machines sont en perpétuelle confrontation, Nicolas Vial tient le choc. Une palette chaude vient adoucir le trait acéré, toujours prêt à s’indigner de l’injustice et des manquements aux règles de la démocratie. Ne passez pas à côté de ce beau petit livre (beau papier et très belle impression) vendu pour le prix d’un poche.