critique de "Show devant", dernier livre de Lily BRETT - onlalu
   
 
 
 
 

Show devant
Lily BRETT

10 X 18
mars 2016
360 p.  8,10 €
ebook avec DRM 8,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

« …videmment ! »

Ruth Rothwax a 54 ans, vit à New York et sa boite de correspondance est florissante. Elle a une clientèle étendue et huppée et s’éclate à assembler les mots (elle est d’ailleurs en train d’agrandir son créneau et se met aux cartes postales à messages). Sans être en rien de l’autofiction, il y a beaucoup de Lily Brett en Ruth (comme dans Lola Bensky) et lorsque son père vient s’installer à New York elle accuse un peu le coup. Ses parents, juifs polonais rescapés d’Auschwitz, l’ont élevée en Australie. Edek, 87 ans, veuf depuis déjà 18 ans, emménage donc un beau matin et immédiatement fait tourner Ruth en bourrique. A sa décharge, elle est dans une période un peu flottante, son mari est absent pour 6 mois (ce qui n’était encore jamais arrivé, et ce qu’elle vit très mal) et son envie de créer un « groupe de femmes » ne parvient pas à aboutir. Ruth, plusieurs décennies de psychanalyse à son compteur, a dans l’idée que les femmes ne se témoignent pas entre elles suffisamment de la « sororité » qu’elles méritent; il y a la théorie (elle a tout bon) et la pratique (c’est moins évident). Car en fait Edek la place devant Zofia, polonaise goy flamboyante de 69 printemps, qui va bientôt, avec sa copine Walentyna, bouleverser entièrement leurs vies à tous… J’ai aimé ce roman dès le titre en VO : « You Gotta Have Balls » ==> Meatballs, that is (traduit en VF par « bolles ») et j’ai aimé surtout par l’immédiate proximité que l’auteur installe avec son lecteur. L’histoire est des plus sympathiques et le très beau personnage d’Edek amuse beaucoup avec son langage très personnel (d’autant que Ruth est très branchée « mots » et a les associations d’idées qui fusent) avant de nous émouvoir aux larmes. Oui, mes yeux ont piqué très fort sur la fin et je trouve ça formidable, pouvoir swooner avec des personnages de 87 ans et une petite-fille à son papa de 54 ans. Cette Ruth veut à toute force qu’on ne l’aime pas, toujours à couper les cheveux en 37, mais ce qu’elle fait est bien différent. Ce qu’elle fait, c’est bien. Une comédie romantique torturée et très attachante, qui parle en plus très bien de cuisine (et offre quelques recettes à la fin).

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coup de coeur

Coup de cœur pour Show devant de Lily Brett

Brillant, un livre tendre et joyeux qui nous conte une belle histoire d’amour filial. L’histoire démarre avec un échange entre Ruth et Sonia, deux amies, l’une est avocate et l’autre écrit des lettres pour les autres. Étonnant le travail de Ruth : rédiger des missives pour le compte d’autrui, un métier qu’elle adore puisqu’elle a une passion pour les mots. Ruth explique à son amie que son père s’installe à New York, il a quitté l’Australie pour se rapprocher d’elle. On va suivre les aventures de ce patriarche alerte qui inquiète sa fille. Au départ, il cherche à l’aider dans son travail et devient le responsable du stock. Quel stock ? Des milliers de feuilles qu’il commande, des étiquettes par centaines, un aspirateur robot et des tas d’accessoires plus ou moins utiles. C’est un vieillard envahissant, aux yeux de sa fille et un charmeur pour les autres. Puis il passe de moins en moins de temps avec sa fille, disparaît, se dit débordé. La partie la plus amusante et étonnante du récit démarre alors. J’ai beaucoup aimé les personnages, ils sont très attachants et typés : le père avec son parler qui vient de ses origines polonaises. La fille, Ruth, qui gronde son père et s’inquiète pour lui. Sonia, sa copine, l’avocate qui a réussi sa carrière mais pas complètement sa vie familiale. En le lisant, j’ai pensé aux films de Woody Allen : le personnage de Ruth rappelle Woody, torturée comme lui, évoquant ses analyses et se confiant à ses copines. L’histoire se déroule aussi à New York : la ville tient aussi une place importante et l’on se déplace dans les différents quartiers avec eux. Je me suis régalée : voici un livre émouvant qui dynamise et donne le sourire. Pas de mièvrerie, une belle leçon de vie. On voudrait aussi avoir un grand-père de quatre-vingt-sept ans aussi incroyable, ah le pouvoir de l’amour !

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