L'Invention des ailes
Sue Monk KIDD

10 X 18
litt etrangere
mars 2016
552 p.  9,10 €
 
 
 
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coup de coeur

Un énorme coup de coeur

Attention : ENORME coup de coeur… je vais même vous le faire à l’américaine « Huge.. Amazing » D’ailleurs, Oprah Winfrey ne dit-elle pas en quatrième de couverture : « Un roman remarquable qui met en lumière tout ce que cela veut dire d’être une femme – esclave ou libre ». Fêtant son onzième anniversaire en 1803, Sarah Grimké, qui a eu la chance de naître dans une famille riche en Caroline du Sud, reçoit en cadeau d’anniversaire de sa mère et à titre d’esclave personnelle, la petite Handful, fille d’une de la dizaine d’ esclaves appartenant à sa famille. La jeune Sarah est très choquée et écrit le soir même un billet d’affranchissement qu’elle dépose sur le bureau de son père, juge influent de la ville de Charleston. Elle retrouvera le billet déchiré en deux le lendemain matin devant la porte de sa chambre. Sarah prendra conscience petit à petit de l’abomination de l’esclavage ; d’ailleurs à titre de rébellion, elle apprendra en cachette à lire à Handful. Des liens se créent entre les deux fillettes qui doivent faire face à la cruauté de la société dans laquelle elles vivent : l’une en tant qu’esclave, l’autre en tant que femme à qui l’on refuse toute velléité d’indépendance . Sarah décidera de quitter sa famille, de s’installer dans le Nord où elle sera rejointe plus tard par sa plus jeune soeur. A elles deux, elles défendront la cause abolitionniste et celle de toutes les femmes, même si cela doit leur faire courir un grand danger. Ce roman nous fait partager sur une trentaine d’années la vie de cette maisonnée, comment les maîtres se comportaient avec leurs esclaves, les peines et douleurs supportées par ces derniers. Il nous fait découvrir ce que les abolitionnistes ont enduré, et le courage qu’il leur a fallu pour clamer haut et fort leurs convictions. Mais ce que j’ai découvert à la toute fin, et avec surprise, c’est que les soeurs Sarah et Angelina Grimké ont réellement existé, qu’elles ont écrit un pamphlet intitulé « American slavery as it is » dont s’est inspiré cinquante ans plus tard Harriet Beecher Stowe pour écrire « La case de l’oncle Tom ». Elles figurent d’ailleurs dans une liste répertoriant les noms de 999 femmes américaines ayant grandement contribué à écrire l’Histoire, même si leur histoire à elles est plutôt oubliée maintenant. Je formulerai donc un énorme remerciement à Sue Monk Kidd de leur avoir redonné vie même de façon romancée.

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