Les internautes l'ont lu
coup de coeur
nuit blanche
Comme tout le monde j’ai été affectée suite aux attentats de Paris, Bruxelles ou ailleurs. Je suis en colère d’être dans un monde où la folie de certains pousse à commettre l’irréparable et à prendre la vie d’autrui. J’ai la chance de ne pas avoir été touchée de près mais suis comme vous inquiète du monde dans lequel on vit. Ce genre de récit ne fait pas partie de mes habitudes mais c’est l’émission de Ruquier (voir l’extrait ci-dessous) et une LC suggérée dans le groupe Tic Tac Book qui m’a donné envie de lire ce récit qui comme son titre l’indique ne provoquera pas le sentiment de haine. Quelle claque, quelle leçon, quel beau message d’amour. Antoine Leiris a perdu son épouse Hélène le 13 novembre 2015 au Bataclan. Elle vivait pour ce qu’elle aimait la musique et les ambassadeurs de la mort étaient malheureusement sur son chemin. Lâchement assassinée, elle laisse Antoine et Melvil leur fils. Au lendemain des attentats, la vie doit continuer et il publie via sa page Facebook cette lettre « Vous n’aurez pas ma haine » (voir ci-dessus). Ce livre est nécessaire pour se libérer, pour avancer, il retrace les douze jours les plus atroces de son existence , de l’attentat au lendemain de l’enterrement d’Hélène. C’est un témoignage d’amour magnifique, pour sa femme et pour son fils Melvil, âgé de 17 mois au moment des faits. On vit avec lui l’annonce du drame, le mutisme, l’attente atroce. La vie qui continue pour Melvil, les adorables mamans de la crèche, l’heure du bain à deux au lieu de trois, le manque cruel mais surtout le plus beau cet amour magnifique. Hommage pour Hélène et pour expliquer plus tard à Melvil. La lettre de Melvil à la fin est particulièrement émouvante. C’est touchant, lumineux car au final c’est l’amour qui triomphe. Difficile d’en parler, j’ai une boule en travers de la gorge, les larmes au bord des yeux mais la lecture était essentielle car il ne faut pas oublier que l’amour est plus fort que tout. Je pense très fort à Antoine, Melvil et aux familles touchées par ces drames. Les jolies phrases Le sommeil d’un bébé ne s’encombre pas des horreurs du monde. L’attente est un sentiment qui n’a pas de nom. A l’heure où je lui lis une dernière histoire, elle les porte tous à la fois. Elle est chagrin, espoir, tristesse, soulagement, surprise, effroi J’avais besoin de m’échapper. Fuir le plus loin possible, ne pas faire demi-tour. Aller au bout de la route pour voir s’il y a un bout, une fin à tout ça. Ca aurait pu être un chauffard qui oublie de freiner, une tumeur un peu plus maligne que les autres ou une bombe nucléaire, la seule chose qui compte, c’est qu’elle ne soit plus là. Les armes, les balles, la violence, tout ça n’est que le décor de la scène qui se joue réellement, l’absence. La mort attendait sa mère ce soir-là, eux n’étaient que des ambassadeurs. Nous étions comme deux petites briques de plastique que les enfants s’amusent à emboîter, faits l’un pour l’autre. C’est dans nos yeux qu’on lira sa présence, dans notre joie que brûlera sa flamme, dans nos veines que couleront ses larmes. Il est cette petite cabane que l’on photographie après la catastrophe, celle qui est encore miraculeusement debout alors que tout est en ruine. C’est pas grand chose mais ça tient. On a toujours l’impression, lorsque l’on regarde quelque chose de loin, que celui qui survit au pire est un héros. On ne se soigne pas de la mort. On se contente de l’apprivoiser. L’animal est sauvage, ses crocs sont acérés. J’essaie juste de construire une cage pour l’enfermer. Elle est là, juste à côté, attend la bave aux lèvres de me dévorer. Entre elle et moi, des barreaux de papier. Lorsque l’ordinateur s’éteint, la bête est libérée. Retrouvez Nathalie sur son blog |
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