Le dernier gardien d'Ellis Island
Gaelle Josse

Les Editions Noir Sur Blanc
litterature gen
septembre 2014
166 p.  14 €
ebook avec DRM 5,99 €
 
 
 
 Les internautes l'ont lu

12 millions de personnes sont passées par là…

New York – Novembre 1954 Dans quelques jours, le centre d’immigration d’Ellis Island va officiellement fermer ses portes. L’endroit est désormais vide. Seul son directeur John Mitchell, est toujours présent. Il continue malgré tout à inspecter les lieux et à rédiger ses rapports. Plus la date fatidique du retour à une vie normale sur la terre ferme se rapproche, et plus John se remémore les évènements qui ont marqué sa vie sur cette île, et décide de les consigner par écrit. C’est à travers ce journal intime que John Mitchell nous plonge dans ce qui a été son univers, où espoirs, transgressions, culpabilité, choix cornéliens mêlés à la solitude, ont rythmé son quotidien pendant toute sa vie sur ce petit bout de terre. L’auteure ne nous dévoile pas tout du but en blanc. Elle nous tient en haleine et nous livre une fin inattendue. Prenant, touchant voire émouvant, ce petit livre d’à peine 160 pages est très réaliste. Il parlera probablement davantage à ceux qui ont déjà visité le musée d’Ellis Island… Petite déception toutefois : dommage que cette histoire-là ne soit que fiction.

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coup de coeur

J’avais découvert Gaëlle Josse avec « Les heures silencieuses ». J’ai retrouvé dans ce roman le même rythme assez lent : il ne se passe pas grand chose mais elle nous entraîne à chaque fois dans les profondeurs de la personnalité du personnage principal. Il s’agit ici de John Mitchell, officier de l’immigration et directeur depuis de nombreuses années du centre d’Ellis Island. Le roman démarre en novembre 1954, à quelques semaines de la fermeture définitive prévue pour la fin décembre. John Mitchell reste seul sur l’île, il doit superviser les derniers préparatifs. Parcourant les couloirs, les salles du centre désert, il se remémore sa vie dans cet endroit si particulier. Si les 6 premières années passées à Ellis Island furent agréable grâce à l’amour de sa femme, John n’a fait que survivre jour après jour après le décès de celle-ci. Ces quelques semaines avant de quitter définitivement l’île vont lui permettre de revivre les rencontres qu’il a pu y faire et tenter d’expier la faute qu’il y a commise. Ce que j’ai aimé dans ce roman, qui se base sur des faits réels, c’est la découverte de cet endroit qui était à la fois un lieu d’espoir pour les migrants, un centre de détention ainsi qu’une porte qui pouvait se fermer définitivement sur un rêve de liberté. J’ai trouvé que dans le contexte actuel, il nous offre une réflexion sur ce que peuvent vivre et ressentir des gens obligés de fuir leur pays pour survivre : « Nous n’avons plus rien, Monsieur, sinon la certitude de demeurer des exilés, jusqu’à notre dernier jour, loin du monde qui nous a vus naître et grandir, loin de notre langue natale. Faut-il encore que nous nous passions des accents sur notre nom ? Puis il sourit avec une désarmante tristesse. Je n’avais pas su quoi répondre, et m’étais contenté de rectifier l’erreur, comme un écolier pris en faute. » A lire absolument.

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