Libertin porté sur la rime, sort d’une nuit de débauche et trouve dans sa poche une lettre, annonçant la mort prochaine du marquis Brighelli. « Zorzi gravit les marches de l’escalier des Géants avant de regagner son bureau de la chancellerie criminelle » et écoute les faits apportés par son secrétaire. Il a une vision très personnelle de sa charge et des peines qu’il doit infliger aux contrevenants et voleurs. « Je me moque des lois ! s’emporte alors Zorzi. Si je respectais chacun des décrets que je dois faire appliquer, je perdrais mon temps à poursuivre des malheureux qui tentent simplement de survivre avec le peu d’argent qu’ils ont », quand son oreille frémit en écoutant le nom du marquis Brighelli, celui cité dans la lettre ! Baffo demande l’aide de son ami Goldoni pour débrouiller l’affaire Les troupes théâtrales attirent beaucoup de monde et sont souvent la propriété de riches nobles dont Mezzetin ; Inquisiteur de son état et chef de Baffo. Petit aparté, ce même Baffo est l’amant de la femme de Mezzetin ! Oui, mais pourquoi se mêle t-il de si près à cette histoire ? Quel lien avec un cadavre de femme et la mutation de Zorzi sept ans plus tôt ? Je plonge dans la commedia dell’arte où tout le monde avance masqué. Comment peut-on enlever un personnage de comédie, puis deux, puis trois… et pourquoi ? A Venise, personnage principal de ce livre, les mœurs sont aussi glissantes que les abords des canaux, aussi noire que l’eau, aussi mensongères qu’une comédie. Cela sied à Thierry Maugenest qui me perd dans le dédale des canaux, les palais où se déroulent les bacchanales, les théâtres où disparaissent des marquis… pour mieux me ferrer. Je me suis laissé emporter dans une gondole entre les pages de son livre pour une agréable nuit blanche.