l a c r i t i q u e i n v i t é e Marie Chaudey (La Vie) a aimé « Après son entrée dans la Pléiade, voici ce « Guide des égarés » qui est en quelque sorte la substantifique moëlle, la quintessence des livres métaphysiques de Jean d’Ormesson autour de la question « qu’est-ce que je fais là ». Il y a quelques années, il avait été impressionné par le « Indignez-vous » de Stéphane Hessel et il a voulu, à son tour, signer un petit bréviaire qui pousserait les gens à réfléchir. C’est simple, limpide. Il part de l’étonnement (le premier chapitre), pour arriver à Dieu (le dernier). Cette progression est réussie et, en une centaine de pages, il se rend en quelque sorte indispensable. Il sait qu’il est populaire, qu’il peut être un compagnon de route, une sorte de vieux sage. Il a envie de laisser son empreinte sous la forme d’un petit bouquin qu’on glisse dans sa poche, d’un livre à la fois léger et profond que l’on a envie d’offrir à ses ados. Ses modèles sont Mozart et La Fontaine et on comprend bien qu’il désire laisser une trace. Le titre de cet ouvrage est emprunté à Maimonide, un philosophe et médecin juif du 12e siècle, qui parlait arabe et vivait à Cordoue, alors musulmane. C’était un homme de conciliation et Jean d’Ormesson se revendique de cette filiation. Lorsqu’il parle de la beauté des cathédrales, il évoque aussi celle des mosquées. C’est un livre qui a de la profondeur et du sens et nous réconforte en ces périodes tourmentées. Propos recueillis par Pascale Frey |
|