Difficile de se contenter de ce que l’on a, de ce que l’on est. En tout cas Gédéon, le petit pigeon est triste d’être le mal-aimé des parcs, le souffre-douleur des promeneurs. Ah, si seulement il était un canard. Il aurait une piscine presque privée, la mare du Jardin du Luxembourg, il ferait bombance tous les jours, puisque tout le monde lui lancerait du pain. Il serait le chouchou des enfants. Ce que Gédéon ignore, c’est que les canards finissent très souvent dans le four de ces mêmes personnes qui les adorent aussi en magret ou en foie gras ! Qu’importe, Gédéon veut se métamorphoser en canard charmant. Il enfile une paire de palmes, mais il ne fait pas illusion une seule seconde et passe tout simplement pour un pigeon psychopathe.
Nous connaissions les dessins de Soledad, qu’on ne présente plus, mais nous ignorions que sa fille Lili savait raconter de si jolies histoires. Et même si Gédéon n’est pas satisfait de son sort, il a réussi une mission quasi impossible : nous rendre les pigeons sympathiques !