Hans et Sophie Scholl, jeunes frère et sœur de tout juste vingt ans, membres du réseau de résistance à l’idéologie hitlérienne « La Rose blanche » vont briser leur jeunesse, à la fois idéaliste, sincère et naïve, contre la machine nazie, totalitaire, implacable, impitoyable. La partie est jouée d’avance : d’un côté un groupe d’intellectuels courageux mais sans moyens, de l’autre la force brute et insensible de la police politique du parti. On découvre, tout au long de ces lettres, du temps d’avant internet, les réseaux sociaux et les sms, du temps d’avant la télé, la maturité et la richesse intellectuelles et littéraires des enfants Scholl : ils lisent de la philosophie, de la théologie, de la littérature ; on est bien loin de la téléréalité. Quand ils ne lisent pas, ils écrivent à leurs parents, à leurs amis, entre eux. La nature occupe beaucoup de place également dans leur vie : ils se baladent souvent en montagne, dans la forêt, nagent et admirent le ciel, les fleurs ; cette forte présence de la nature nourrit leurs réflexions intellectuelles et spirituelles. Hans se réunit avec ses amis étudiants pour échanger autour de la philosophie de Nietzsche. Leur engagement de résistance est en phase avec leur richesse culturelle ; comment supporter le néant intellectuel que représente le nazisme quand on est imprégnés et passionnés de savoirs littéraires ? Hans et Sophie, et leurs amis résistants déposent des tracts hostiles à Hitler et au parti nazi, et inscrivent des slogans sur les murs de différentes villes allemandes, dénonçant la ruine de l’Allemagne et l’envoi de millions de jeunes soldats à la mort. Hans et Sophie ont eu le courage de vivre selon leurs convictions. Repérés puis dénoncés, ils seront exécutés par décapitation le 22 février 1943, le jour même de leur procès, Hans (24 ans) posant sa tête sur le billot taché du sang frais de sa sœur (21 ans) exécutée, avec beaucoup de courage, juste avant. De bien belles personnes.