Un moment de grâce dans un monde fou c’est ce que m’a apporté la lecture de ce superbe livret. Rien qu’à lire le vers de la 4ème de couverture, je suis transportée dans un autre monde. « Un matin de glace j’ai retrouvé mon renard les pattes en l’air Ses yeux avaient quitté leurs orbites sans laisser d’adresse » A partir de ce postulat triste, Guillaume Siaudeau m’entoure de volutes de fumées, d’arbres pendus au ciel où « les corbeaux chantaient des cantiques dans les peines de l’hiver ». Je l’ai suivi « dans un petit village incrusté dans la vallée des songes » où « les choses étaient aussi faciles que de pêcher des vairons dans un verre d’eau ». Boucle d’œil car, avec la fin du livre, la boucle est bouclée, mais je vous laisse le soin de le découvrir enlisant ce livre si délicat. Les dessins de Magali Planes, à la fois fins, précis, légers, sont faits à l’encre des mots de Guillaume Siaudeau. Le mot vairon, poisson d’eau douce et claire, me ramène aux parties de pêche de mon enfance. Guillaume Siaudeau, j’ai aimé « La dictature des ronces » ; avec Boucle d’œil, vous me ravissez. L’objet livre est d’une belle facture. zazy.mut@laposte.net